Jamais, lors de leurs trois précédentes participations (1982, 1986 et 2010), les Fennecs ne s'étaient aventurés aussi loin dans une Coupe du monde. Grâce à son égalisation en seconde période contre la Russie (1-1), jeudi 26 juin à Curitiba, l'Algérie termine à la deuxième place du groupe H et s'offre une qualification historique pour les huitièmes de finale du Mondial. La sélection nord-africaine franchit l'obstacle aux côtés de la Belgique, à créditerd'une troisième victoire en autant de matchs, ce soir, contre la Corée du Sud (1-0). Il y aura donc deux représentants du continent africain au prochain tour : l'Algérie affrontera l'Allemagne le lundi 30 juin, tandis que le Nigeria en découdra avec la France. « Tout le monde a critiqué le mental de notre équipe, on est très fiers de cette victoire », a lâché le milieu de terrain Sofiane Feghouli a l'issue du match, au micro de BeIN Sports. L'Algérie n'a certes pas gagné ce soir, mais ce lapsus en dit long. Après leur défaite inaugurale face à la Belgique (2-1), puis leur succès écrasant sur la Corée du Sud (4-2), les hommes de Vahid Halilhodzic savaient qu'un score de parité suffirait à les propulser en huitièmes de finale si, dans le même temps, la Corée du Sud ne gagnait pas contre la Belgique. SLIMANI DECISIF Virtuellement éliminés pendant plus de la moitié du match au profit de la Russie, les Algériens ont longtemps cru au pire. Leur adversaire russe a d'emblée ouvert le score (1-0, 6e minute) sur une tête d'Aleksandr Kokorin. Bien intercalé entre deux défenseur adverses, le jeune attaquant du Dynamo Moscou (23 ans) a expédié en lucarne un centre de Kombarov en première intention, côté gauche. L'Algérie était alors réduite à dix contre onze, son maître à jouer, Sofiane Feghouli, étant provisoirement sorti du terrain en raison d'un choc à la tête. Les Algériens ont ensuite tenté de revenir au score, mais en vain. Igor Akinfeev a bien intercepté un centre dans les pieds d'Islam Slimani (13e), puis capté un tir du latéral gauche Djamel Mesbah, très en jambes (26e). Dangereux dans les airs depuis l'entame du match, les joueurs de la sélection algérienne ont confirmé cet ascendant en seconde période. Sur un coup franc de Yacine Brahimi, Slimani a ainsi égalisé de la tête au second poteau, au terme de son duel avec Kombarov (1-1, 60e). Déjà auteur d'un but et d'une passe décisive lors du précédent match contre la Corée, l'avant-centre du Sporting Lisbonne scelle ainsi la qualification de l'Algérie. Lors du revers initial face à la Belgique, il avait pourtant commencé le Mondial sur le banc de touche en tant que doublure d'El-Arabi Soudani. EN SOUVENIR DE 1982 Difficile Coupe du monde, en revanche, pour Akinfeev : lui qui s'était déjà troué en début de Mondial sur une frappe sud-coréenne (1-1), le gardien du CSKA Moscou n'est, là non plus, pas irréprochable sur ce but. Pays hôte du futur Mondial 2018, la Russie du sélectionneur italien Fabio Capello était également en quête, au Brésil, d'un billet inédit pour les huitièmes de finale. Sitôt le match terminé, les Fennecs algériens ont pu communier avec leurs supporteurs présents dans les travées de l'Arena da Baixada, à Curitiba. Les hostilités reprendront toutefois dans quelques jours : face à l'Allemagne, un choc contre l'un des favoris du tournoi les attend dès le 1er juillet. Lors de sa première participation à la Coupe du monde, l'Algérie de Madjer et Belloumi avait créé la sensation en battant (2-1) la RFA dès le début du Mondial 1982 en Espagne. Mais elle avait toutefois échoué à s'extirper des phases de poules, à cause d'un arrangement entre l'Allemagne et l'Autriche (1-0) resté dans les mémoires comme « le match de la honte ».