Les premiers résultats des épreuves du baccalauréat sont d'ores et déjà disponibles sur le site de l'Office national des examens et concours (Onec) depuis hier après-midi, alors qu'ils étaient annoncés pour dimanche prochain. Le site «Onec.dz» a commencé à afficher les résultats du baccalauréat-2014, et le taux de réussite préliminaire est estimé à 46%, selon des sources proches de l'Office. Les syndicats de l'Education nationale ont qualifié les résultats du baccalauréat de cette session de «moyens», estimant pour leur part que le taux de réussite se situerait entre 45% et 50%. Se référant à certaines données, notamment des informations émanant des centres de correction, ces syndicats soulignent que ces taux non officiels «seraient très proches» de ceux qui seront annoncés. Ainsi, le Syndicat national autonome des professeurs du secondaire et techniques (Snapest) avance par la voix de son secrétaire général, Meziane Meriane, un taux de pas moins de 50% et explique ce résultat par des échos qu'il a eus auprès des professeurs correcteurs. Néanmoins, il a tenu à préciser que les notes sont «bonnes» dans les matières secondaires ayant des coefficients faibles entre 2 et 3, alors qu'elles ne «sont pas fameuses» dans les matières principales. Déplorant cette situation, M. Meriane aurait aimé le contraire. «Il était préférable que les candidats cartonnent dans les matières essentielles et pas l'inverse», nous a-t-il dit au téléphone. Pour appuyer ses propos, il renvoie aux résultats de la 1re année universitaire de la majorité des bacheliers. «On découvre les carences du secondaire au niveau des facultés et autres écoles supérieures», a-t-il affirmé. Pour remédier à cet état de fait, M. Meriane préconise la révision des coefficients pour la revalorisation du BAC. Pour sa part, le président du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Idir Achour a été plus précis en avançant un taux de 45,16% qu'il explique par une étude qu'il avait menée en examinant 5000 copies corrigées. Le patron du CLA s'est déclaré néanmoins «mécontent» de ce taux qui ne reflète nullement la réalité du terrain, puisque selon lui, le taux de réussite ne devrait pas dépasser les 30% si on se base sur les moyennes annuelles des candidats dont 70% obtiennent moins de 10/20. Ainsi, selon lui, les questions à l'examen du BAC ne sont pas aussi difficiles qu'on le laisse croire et la différence entre les résultats annuels et ceux de l'examen pourrait être cernée entre 15 et 20%. De son côté, le syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), par le biais de son secrétaire général, Boualem Amoura, dit ne pas «accorder beaucoup d'importance au taux de réussite» de cet examen, tant «le niveau des admis laisse à désirer». Le SG qui est revenu pour dire que cet examen s'est déroulé dans de très bonnes conditions n'a pas manqué de souligner son jugement sur le niveau par les notes «catastrophiques» dans les premières années universitaires et autres écoles supérieures. En ce sens, il a soutenu que 65% des bacheliers doublent l'année et plusieurs sont déclarés admis avec tout juste 10/20. Pour remédier à cette situation et améliorer le niveau des bacheliers, il suggère plusieurs solutions, dont l'allègement des programmes, en annulant les matières secondaires, réduire les jours des épreuves et même d'aller vers un BAC à deux parties, soit la 1re en 2e année pour les matières secondaires et la deuxième partie en terminale pour les matières essentielles. M. Amoura a insisté pour dire qu'il est primordial d'annuler à jamais le seuil appliqué ces dernières années qui porte atteinte à la crédibilité de cet examen qui reste incomplet tant que les programmes ne sont achevés.