En attendant les résultats officiels, des syndicats autonomes estiment que le taux de réussite au baccalauréat serait inférieur par rapport à celui enregistré l'année dernière (58%). Meziane Meriane, coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), a indiqué que le pourcentage tournera autour de 50%. « Nos estimations sont basées sur les informations qui nous ont été communiquées par les enseignants qui ont pris part aux corrections. Ces derniers sont unanimes à dire que les notes de cette année étaient faibles comparées à celles obtenues l'an dernier », affirme-t-il. Il faut dire que les correcteurs, du moins ceux que nous avons contactés, ont souligné que les notes étaient juste moyennes. D'autres, à l'image des correcteurs des épreuves de langue française et de philosophie, ont indiqué que les notes étaient catastrophiques. Abdelkrim Bechela, enseignant d'histoire-géo à Boumerdès, a signalé que les notes de cette années sont nettement inférieures à celles de la session précédente oscillant entre 10, 11/20. Yahia Goudjil, professeur de philosophie dans la wilaya de Bejaia, a, lui aussi, estimé que le taux de réussite au bac sera inférieur à l'année dernière. Il a affirmé que les notes obtenues par les candidats en philosophie variaient entre 9, 10 et 11. Le coordinateur du Snapest a expliqué ce recul par la nature des sujets qui ont été cette année « dignes d'un bac » comparativement aux questions des précédentes sessions. Pour Meziane Meriane, il est temps de réhabiliter cet examen. « Le ministère se doit de maintenir ce cap dans l'intérêt de l'école publique », estime-t-il. Reste que ce qui l'intrigue est ce « silence » de la tutelle qui n'a pas pris des mesures concernant les cas de tricheries collectives survenues lors des examens. « Nous n'avons pas le droit de badiner avec le bac. Le ministre doit réagir d'une manière forte afin d'éviter que ce genre d'incidents se reproduisent à l'avenir. C'est aussi l'affaire des élèves, des parents d'élèves, des élus, des enseignants », observe-t-il. Pour sa part, le secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie, Achour Idir, a annoncé que le taux de réussite serait de 45,38% avec une marge d'erreur de 3%. Ce pourcentage a été calculé selon une enquête menée sur 5 ;000 copies de candidats par matière réparties sur 10 centres de corrections au niveau national. En somme, selon le CLA, les résultats seraient faibles dans les mathématiques et l'anglais pour toutes les filières. Le SG du CLA évoque deux raisons pour expliquer cette chute sensible : la qualité des sujets où les questions étaient supérieures en termes de niveau par rapport à l'année dernière et les corrections plus ou moins sévères. « La répartition des notes était cette année plus correcte comparativement aux précédentes sessions où le barème suivi était souvent favorable aux élèves », explique-t-il. De bons résultats sont enregistrés, toutefois, dans les matières de spécialités telles que la comptabilité et l'économie pour la filière gestion ou la matière technique pour la filière technique mathématiques.A l'opposé, le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) a indiqué qu'il est difficile d'établir un quelconque taux de réussite. Son président Nouar Larbi estime qu'il n'y a aucune base scientifique permettant de sortir un taux de réussite fiable si ce « n'est une volonté de certains de verser dans la spéculation ».