Plus de 240 000 élèves ont échoué au baccalauréat. Ces résultats doivent interpeller la communauté scolaire, estiment les principaux syndicats du secteur. Le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) estime que même si le taux de réussite s'est stabilisé ces dernières années autour de 45%, les pouvoirs publics doivent être interpellés sur les facteurs favorisant un aussi important taux d'échec. «Ce n'est pas la peine d'accuser la grève des syndicats, il faut se pencher sur d'autres facteurs liés à la surcharge des classes et des programmes», explique Meziane Meriane, coordinateur national du Snapest. M. Meriane estime que les résultats indiquent que les élèves ont mieux travaillé dans les matières secondaires que dans les matières essentielles, et ce, dans toutes les filières, ce qui suscite une réelle inquiétude chez les enseignants qui se demandent «pourquoi une grande partie des élèves ne se soucient pas de préparer les matières à fort coefficient en cherchant à cartonner de bonnes notes dans les matières secondaires ?» Selon le Snapest, cette situation nous renvoie aussi aux critères d'orientation à la fin du cycle moyen. «L'orientation se fait souvent dans la hâte et en fonction de la moyenne générale alors que par le passé, le choix de la filière de passage au lycée était fait après un test psychotechnique de l'élève pour relever ses atouts, ses préférences et ses lacunes.» La révision des critères d'orientation a été également préconisée par le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) dont le coordinateur s'est exprimé dans les colonnes d'El Watan, pour réduire le taux d'échec dans les filières du secondaire. Le Cnapest plaide pour l'introduction de l'enseignement professionnel afin de constituer une alternative à la «mauvaise» orientation des élèves ayant de basses moyennes.Pour le Conseil des lycées d'Algérie (CLA), les résultats obtenus à cet examen «reflètent une baisse du niveau dans les matières structurantes comme les maths et les langues». Ce sont des données qu'il faut prendre en compte dans les mesures à introduire dans le cadre de la réforme du système éducatif, explique Idir Achour, porte-parole de ce syndicat. Le CLA pose également la problématique du devenir des élèves non reçus au bac et qui ne seront pas admis dans les établissements scolaires comme redoublants.