Si la direction du Trabzonspor a annoncé en grande pompe le retour de Vahid Halilhodzic à la barre technique du club, le fantasque technicien bosnien préfère garder encore secret son accord avec ce richissime club turc, par respect au peuple et aux hauts responsables algériens qui réclament son maintien à la tête de l'EN. «Je ne veux pas parler de mon avenir immédiat. C'est vrai que j'ai eu beaucoup de propositions, j'en ai eu encore de grands clubs ces deux derniers jours, et je veux d'abord prendre des vacances. Après, je pourrai dire ce que je vais faire… Vraiment, j'en parlerai plus tard», a indiqué Halilhodzic dans sa première sortie médiatique après l'élimination des Verts aux huitièmes de finale du Mondial brésilien. Dans l'entretien qu'il vient d'accorder à l'édition électronique de France Football, Coach Vahid s'est beaucoup attardé sur le brillant parcours réalisé avec les Verts au Mondial 2014 et sur l'accueil chaleureux que le peuple algérien et les hautes autorités du pays ont réservé à lui et à ses troupes, à leur retour à Alger mercredi passé. «C'était indescriptible. Avoir vu tous ces gens heureux, être reçu par le président de la République (Abdelaziz Bouteflika), qui m'a demandé de rester... C'est quelque chose que je n'oublierai jamais, c'est plus fort que tout. J'ai été profondément touché de la confiance du peuple. Quand vous rendez un peuple heureux, ça n'a pas de prix. Ça vaut tout l'or du monde», se réjouit Halilhodzic qui nourrit des regrets sur le choc des huitièmes de finale contre l'Allemagne et digère mal cette élimination, pourtant honorable. «On était plus proches d'éliminer l'Allemagne que la France ne l'était» «C'était dur, très dur... On était même plus proches d'éliminer l'Allemagne que la France ne l'était (0-1). On est passés très, très près d'un truc immense, exceptionnel. On a eu beaucoup d'occasions mais on ne les a pas converties. J'ai mis trois attaquants, j'ai même fini en mettant un quatrième attaquant, (Yacine) Brahimi. Ça s'est joué à rien du tout mais ensuite en prolongation, je savais qu'on n'avait aucune chance de gagner physiquement contre eux», souligne l'ancien coach du PSG, fier d'avoir laissé une belle image au Brésil. «On était les chouchous du public au pays du football» «Au pays du football, on était devenus les chouchous du public. C'est énorme aussi. On a tellement travaillé pour ça... Personne ne nous attendait à ce niveau. Toutes les marques de gratitude qu'on a reçues du public, des gens au Brésil, c'est formidable. Ce fut donc un très grand succès et pas seulement à cause de cette qualification pour les huitièmes de finale : c'est la manière qui a plu. Le lendemain de l'élimination, je suis allé acheter des souvenirs et les gens n'ont pas arrêté de me solliciter pour prendre des photos», raconte celui qui a mené l'EN au second tour du Mondial pour la première de l'histoire. «Sur le plan tactique, il n'y a pas beaucoup d'entraîneurs qui sont plus forts que Vahid. On avait énormément travaillé sur ce plan et ce n'est pas passé loin. C'est pour ça que j'ai changé cinq joueurs contre l'Allemagne. On a d'ailleurs utilisé pratiquement tout le monde», s'enorgueillit-il.