Le président russe, Vladimir Poutine, en visite vendredi à Cuba, a promulgué avant son départ l'accord annulant 90% de la gigantesque dette contractée par La Havane auprès de l'ex-URSS, signifiant son entrée en vigueur, a annoncé vendredi le Kremlin. L'accord conclu entre Moscou et La Havane en 2013, voté vendredi par la chambre basse du Parlement, a été signé jeudi par le chef de l'Etat russe et est donc définitivement ratifié, a indiqué le Kremlin dans un communiqué. Il prévoit l'annulation de 90% de la dette qui totalise 35,2 milliards de dollars et qui empoisonnait les relations entre Moscou et La Havane depuis la chute de l'Union soviétique. Le solde (environ 3,5 milliards de dollars) doit être remboursé sur dix ans par des traites tous les six mois et placé sur des comptes dédiés afin d'être réinvesti par la Russie dans l'économie cubaine. Vladimir Poutine, en visite à Cuba vendredi, doit rencontrer Raul et Fidel Castro et discuter de relations commerciales avec la signature de contrats, notamment dans l'énergie. Selon le Kremlin, le géant pétrolier russe Rosneft doit avec le groupe russe Zaroubejneft, déjà implanté sur place, se lancer dans l'exploration et l'extraction d'hydrocarbures avec la société publique cubaine Cupet. L'électricien russe Inter RAO doit participer à la modernisation de deux centrales thermiques. La Russie et Cuba veulent construire ensemble un important hub de transport près de La Havane incluant l'aéroport San Antonio de Los Banos. Dans l'aviation civile, Moscou espère aussi conclure la vente d'appareils long courrier Iliouchine 96-300, régionaux Antonov 148 ainsi que des hélicoptères Mi-171. Depuis 2005, Moscou et La Havane relancent leurs relations, réduites à néant avec la désintégration du bloc soviétique au début des années 1990. La Russie est actuellement le neuvième partenaire commercial de Cuba, loin derrière le Venezuela, la Chine et l'Espagne, les trois premiers partenaires économiques de l'île. Par ailleurs, la Russie serait prête à développer «un système garantissant la sécurité de l'information», a déclaré le président Vladimir Poutine jeudi soir, qualifiant d'«hypocrisie manifeste» la surveillance électronique opérée par les Américains dans le monde entier. «En ce qui concerne le cyber-espionnage, ce n'est pas seulement de l'hypocrisie manifeste entre alliés et partenaires, mais aussi une attaque directe contre la souveraineté et une violation des droits de l'homme, une invasion de la vie privée», a souligné M. Poutine qui répondait à une question de l'agence de presse russe Itar-Tass, portant sur les écoutes téléphoniques américaines. «Je suis prêt à développer conjointement un système garantissant la sécurité de l'information internationale», a-t-il poursuivi à la veille de son départ vendredi pour une tournée diplomatique en Amérique latine, où il doit notamment participer au sommet des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). En 2013, les révélations du collaborateur du renseignement américain Edward Snowden sur plusieurs programmes tentaculaires de surveillance de l'Agence nationale de sécurité (NSA) avait permis de relever l'ampleur de la surveillance électronique opérée dans le monde entier par les Etats-Unis.