Des affrontements opposaient dans la matinée des groupes armés autour de l'aéroport de Tripoli, où les vols ont été suspendus, a-t-on appris de source aéroportuaire. Les Etats-Unis se sont dits très inquiets des violences en cours en Libye. "Des roquettes ont explosé dans le périmètre de l'aéroport vers 06h00. Des affrontements ont suivi entre des ex-rebelles de Zenten qui contrôlent l'aéroport et d'autres groupes qui veulent les chasser", a expliqué cette source sous couvert de l'anonymat. Des tirs d'armes lourdes étaient entendus depuis le centre-ville. Ces affrontements interviennent après des appels lancés sur les réseaux sociaux par des milices islamistes pour chasser les ex-rebelles de Zenten des sites qu'ils occupent à Tripoli, dont l'aéroport, situé à 25 km de la capitale. Revendications islamistes L'attaque contre l'aéroport a été revendiquée notamment par la Cellule des opérations des révolutionnaires de Libye. Elle est composée de plusieurs milices islamistes, considérées comme le bras armé du courant islamiste en Libye. Sur sa page Facebook, cette milice indiquait que "les forces des révolutionnaires arrivent dans le périmètre de l'aéroport de Tripoli et s'affrontent avec des groupes armés qui s'y trouvaient". Sous contrôle des Zentanis Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en octobre 2011, l'aéroport de Tripoli est sous le contrôle de ces ex-rebelles de Zenten, une ville à 170 km au sud-ouest de Tripoli. Bien implantées dans la capitale, les Zentanis contrôlent aussi plusieurs sites militaires sur la route menant de Tripoli à l'aéroport. Hostiles aux islamistes, ils sont parmi les brigades les plus disciplinées et les plus armées de Libye. Elles dépendent officieusement du ministère de la Défense, et ont revendiqué l'attaque du 18 mai contre le Congrès général national (CGN, Parlement), réclamant sa dissolution. Les autorités de transition ont jusqu'à présent échoué à dissoudre ou désarmer ces groupes d'ex-rebelles qui font la loi dans le pays. Craintes de Washington "Les Etats-Unis sont très inquiets des violences en cours en Libye et les prises de position dangereuses", a déclaré la porte-parole du département d'Etat Jen Psaki dans un communiqué. "Nous affirmons notre soutien à la transition démocratique libyenne et appelons à l'installation de la nouvelle chambre des représentants le plus tôt possible", a poursuivi la porte-parole. Elle a également appelé à travailler à la rédaction d'une nouvelle constitution "sans interférence ou violence".