Un total de 271 Palestiniens sont tombés en martyrs à Ghaza, après 10 jours de raids aériens meurtriers de l'armée israélienne qui a lancé jeudi une offensive terrestre, faisant craindre une tragédie humanitaire dans l'enclave palestinienne. Au moins 30 Palestiniens, dont trois adolescents et un bébé, ont été tués depuis le début de l'offensive terrestre lancée jeudi soir par Israël à Ghaza, portant à 271 le nombre de morts palestiniens au onzième jour du conflit. Parmi les victimes palestiniennes, trois adolescents âgés de 12 à 16 ans, tués peu avant midi par des tirs de chars israéliens près de Beit Hanoun, dans le nord de Ghaza, selon le porte-parole des services d'urgence locaux, Achraf al-Qoudra. Cinq personnes, dont un bébé de cinq mois, ont également été tuées par des tirs israéliens lors d'incidents dans la ville de Rafah (sud). Dans l'après-midi, de nouveaux bombardements ont coûté la vie à deux personnes à Khan Younès (sud), et une troisième a été tuée à Nousseirat, dans le centre de l'enclave palestinienne. Dans le même temps, le corp d'un homme tué dans un précédent bombardement a été découvert à Khan Younès, a ajouté M. al-Qoudra. Selon le Centre palestinien pour les droits de l'Homme, basé à Ghaza, les civils représentent plus de 80% des victimes de l'offensive lancée par Israël. Au moins 2.050 Palestiniens ont également été blessés depuis le début de l'agression le 8 juillet. Par ailleurs, 70% des secteurs de la bande de Ghaza sont privés d'électricité à la suite de l'offensive terrestre lancée jeudi par l'armée d'occupation israélienne, ont indiqué les autorités locales. "Toutes les lignes avec Israël ont été coupées. Nous ne recevons aucune électricité d'Israël. D'habitude nous recevons 120 MW. Aujourd'hui, c'est zéro", a déclaré le directeur de l'Office de l'électricité à Ghaza, Fathi Cheikh Khalil. "Nous avons demandé à la Croix-Rouge de coopérer avec nos équipes pour réparer certaines des lignes coupées à Ghaza. Nous avons aussi demandé aux services de l'électricité israéliens de réparer des lignes de leur côté, mais ils ont répondu que c'était trop dangereux", a-t-il expliqué. Les lignes ont été coupées au cours de l'offensive terrestre de l'armée israélienne dans Ghaza, sous un strict blocus israélien depuis 2006. "Maintenant 70% de la bande de Ghaza est sans électricité. La pire situation est dans le nord (du territoire), où il n'y a plus de courant du tout", a précisé M. Khalil. Israël a déclenché le 8 juillet une vaste offensive aérienne contre Ghaza, puis a décidé jeudi d'"étendre ses opérations" avec un assaut terrestre contre le territoire palestinien où vivent dans la misère 1,8 million d'âmes soumises aux pires privations. La communauté internationale dénonce un "génocide" La décision de l'occupant israélien de procéder à une offensive terrestre après 10 jours de raids aériens meurtriers, a provoqué la colère de plusieurs Etats à travers le monde qui ont dénoncé "un génocide systématique" contre les Palestiniens. L'Espagne, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, a "déploré" vendredi l'opération terrestre israélienne dans la bande de Ghaza, appelant au "respect scrupuleux de la vie des civils et des installations publiques comme les écoles et les centres de santé. Jeudi, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a accusé Israël de tenter "un génocide systématique" contre les Palestiniens. "Ce n'est pas la première fois que nous sommes confrontés à une telle situation. Depuis 1948, tous les jours, tous les mois et surtout pendant le mois sacré du Ramadhan, nous assistons à une tentative de génocide systématique" de la part de l'Etat hébreu, a-t-il regretté. M. Erdogan a condamné l'"inaction chronique" de la communauté internationale vis-à-vis du pilonnage israélien de l'enclave palestinienne de Ghaza. "L'humanité est en train de périr en Palestine", a-t-il dénoncé. Le président palestinien Mahmoud Abbas, a, pour sa part, adressé une lettre à la Suisse, en tant qu'Etat dépositaire des Conventions de Genève afin d'organiser une conférence d'urgence sur la situation à Ghaza, a rapporté vendredi le journal zurichois Neue Zuercher Zeitung. La lettre a été envoyée le 9 juillet dernier à Didier Burkhalter, président en exercice de la Confédération helvétique et ministre des affaires étrangères. La Suisse est en train d'évaluer sa réponse, selon le journal suisse, pour qui une telle réunion d'urgence des Etats signataires des Conventions de Genève permettrait à Mahmoud Abbas de faire pression sur Israël. Par ailleurs, le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU espère apporter une aide alimentaire d'urgence à 85.000 personnes dans la bande de Ghaza victimes de l'agression israélienne, a indiqué vendredi une porte-parole. Pour l'instant, l'agence onusienne a pu distribuer une aide d'urgence à 20.000 personnes à Ghaza depuis le début de l'agression, a déclaré Elisabeth Byrs lors d'un point presse. Mais "le PAM espère atteindre 85.000 personnes ces prochains jours", a-t-elle ajouté. Mme Byrs a, en outre, souligné que le PAM avait besoin "immédiatement" de 20 millions de dollars (14,8 millions d'euros) pour poursuivre ses opérations à Ghaza et en Cisjordanie jusqu'à la fin de l'année.