Six Palestiniens ont été tués hier au huitième jour de l'offensive israélienne dans la bande de Ghaza portant à 194 le bilan total des martyrs tombés depuis le début des agressions sionistes alors que l'Egypte a proposé une trêve rejetée en bloc par le mouvement Hamas. Ignorant les appels incessants de la communauté internationale pour arrêter ses bombardements, l'occupation israélienne a mené dans la matinée de nouveaux raids aériens sur la ville de Khan Younès, dans le sud de l'enclave palestinienne, tuant trois Palestiniens, selon le service des urgences de Ghaza. Dans la même ville, deux blessés qui avaient été touchés lors de bombardements précédents, sont décédés hier matin, tandis qu'à Rafah, également dans le sud de Ghaza, à la frontière avec l'Egypte, une femme a été tuée hier par un bombardement israélien. Ces nouvelles victimes portent à 194 le nombre de Palestiniens tués dans les agressions sionistes à Ghaza qui ont également fait au moins 400 blessés, selon un dernier bilan des services de secours palestiniens. L'offre de trêve égyptienne rejetée par le Hamas Afin de stopper l'effusion de sang à Ghaza, l'Egypte qui a servi plusieurs fois de médiateur entre Israël et le mouvement Hamas, a proposé lundi soir une initiative demandant aux Israéliens et aux Palestiniens de cesser les hostilités à compter de ce mardi à 06h GMT. Cette proposition a été faite peu avant l'ouverture d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe, convoquée en urgence au Caire pour évoquer l'offensive israélienne sanglante, la plus meurtrière depuis des années dans la bande de Ghaza. L'initiative égyptienne prévoit un «arrêt total des hostilités aériennes, maritimes ou terrestres» des deux parties à compter de mardi à 06h GMT et l'ouverture dans la foulée de négociations sur l'entrée de biens dans l'enclave palestinienne sous blocus. L'Egypte propose d'accueillir sous 48 heures après l'entrée en vigueur de la trêve deux délégations palestinienne et israélienne de haut niveau pour ouvrir ces discussions sur son territoire. En revanche, la branche armée du mouvement de résistance palestinien Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a rejeté en bloc la proposition égyptienne de cessez-le-feu. «Si le contenu de cette proposition (de cessez-le-feu) est exact, il s'agit d'une reddition et nous la rejetons sans appel», ont indiqué les Brigades dans un communiqué. Lundi, le Hamas avait déjà affirmé qu'il rejetait tout cessez-le-feu qui n'inclurait pas un accord complet sur le conflit l'opposant à Israël. Le mouvement de résistance qui contrôle la bande de Ghaza depuis juin 2007, exige l'arrêt des bombardements, la fin du blocus en place depuis 2006, l'ouverture du poste-frontière de Rafah avec l'Egypte et la libération des prisonniers arrêtés de nouveau après avoir été relâchés dans le cadre d'un accord d'échange contre un soldat israélien en 2011. L'offre de trêve égyptienne a, par ailleurs, été saluée par le président Mahmoud Abbas qui a exhorté les deux parties à «respecter la nouvelle initiative pour arrêter l'effusion de sang palestinienne, dans l'espoir que la nouvelle proposition ouvrirait la voie à un processus politique visant à mettre fin à l'occupation de la Palestine et à aboutir à la création d'un Etat indépendant», selon l'agence de presse Wafa. Israël a aussi accepté la proposition égyptienne, a annoncé hier un porte-parole du Premier ministre Benjamin Netanyahu. A l'étranger, les Etats-Unis ont salué la proposition égyptienne de trêve dans la bande de Ghaza, espérant qu'elle «permettrait un retour au calme le plus vite possible». Les agressions israéliennes sur Ghaza continuent, par ailleurs, de susciter de vives réactions internationales: A commencer par la Ligue arabe qui a, dans un rapport, mis en garde contre l'escalade militaire israélienne dans le territoire palestinien insistant sur les mesures à prendre pour contenir l'impact de l'inaction de la communauté internationale face à ces crimes. S'exprimant lors d'une réunion d'urgence des ministres des Affaires étrangères arabes sur la situation explosive à Ghaza, tenue lundi soir au siège de la Ligue arabe au Caire, le ministre des Affaires étrangères, M.Ramtane Lamamra a vivement condamné l'»agression barbare sur le peuple palestinien» de Ghaza et appelé la communauté internationale à «agir d'urgence pour mettre un terme à la dangereuse escalade israélienne en Palestine». Poursuite des condamnations internationales Pour sa part, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a accusé hier Israël de «terrorisme d'Etat» en bombardant la bande de Ghaza et de perpétrer un «massacre» parmi ses habitants palestiniens. En Amérique Latine, de nombreux pays ont condamné la poursuite de l'offensive israélienne dans la bande de Ghaza dont le Mexique, qui a par le biais du ministère des Affaires étrangères, fait part de sa «grave préoccupation face à l'escalade de la violence» et demandé que l'on «protège la population civile touchée par les bombardements israéliens sur la bande de Ghaza». Au Venezuela, une centaine de personnes, dont plusieurs députés membres du parti socialiste au pouvoir, ont défilé jusqu'au à la représentation l'Autorité palestinienne à Caracas.»Le génocide que le gouvernement israélien commet en permanence contre le peuple palestinien est une attitude inhumaine», a déclaré à la presse le député Dario Vivas, qui menait la marche. A Cuba, les autorités ont demandé à «la communauté internationale d'exiger qu'Israël mette fin à l'escalade de la violence».