À l'instar de la pomme de terre, de la tomate, de la sardine et autres denrées alimentaires de base, les œufs sont cédés à des prix vertigineux.En effet, le prix du plateau d'œufs a atteint des prix jamais encore pratiqués. Alors qu'il ne se vendait qu'à 250 DA, il est à présent monnayé entre 285 et 295 DA dans les locaux des grossistes et 300 DA chez les détaillants. Le citoyen se verra-t-il prochainement privé de ce produit largement utilisé pour la préparation de repas salés et sucrés ? C'est ce que prévoit un grossiste approché hier au niveau du quartier commercial Jolie Vue de Kouba. Un autre grossiste n'a pour sa part aucune idée de la montée du prix des œufs. Pour lui, «la flambée des prix répond à la loi de l'offre et de la demande, sans plus». L'un de ses confrères pense que «des spéculateurs monopolisent le marché des œufs, car ils sont certains que les citoyens ne peuvent s'en passer quel qu'en soit le prix». Le plus explicite des grossistes a révélé que «les poules pondeuses ont été sacrifiées» car «les rôtisseries raflent tous les poulets aptes à la consommation». Visiblement exaspéré par la mévente de sa marchandise, il reproche aux propriétaires de poulaillers «de faire des concessions commerciales en privilégiant les industriels de la charcuterie, et ce, au détriment d'un équilibre de simonie sur le marché». Selon lui, «des milliers de poules pondeuses sont directement acheminées vers les usines de transformation pour finir en pâté ou en mortadelle». D'autre part, l'un de nos interlocuteurs nous a recommandé d'effectuer une enquête au marché de gros des Eucalyptus, dans le sud-est d'Alger. «C'est de là que part le véritable dysfonctionnement», estime-t-il.Même constat chez les détaillants. Au marché d'El Afia, situé dans la commune de Kouba, les œufs sont cédés entre 12 et 14 DA l'unité. Quelques acheteurs s'interrogent sur la raison de cette augmentation. Ils semblent résignés, habitués qu'ils sont à la flambée inexpliquée et inexplicable des prix de toutes les marchandises. Les commerçants de leur côté se définissent comme victimes. Selon eux, «les prix se décident entre les gros bonnets au marché des Eucalyptus. Nous ne pouvons contrôler ce secteur». Un autre vendeur renchérit : «Généralement, dès l'avènement du printemps, le prix des œufs baisse. Ce qui se produit actuellement est incompréhensible.»