Jeudi, au marché couvert Djelmani du centre-ville d'El Harrach, les commerçants proposaient la pomme de terre entre 50 et 70 DA le kilo. L'aïd el fitr, célébré dimanche et lundi derniers, est toujours d'actualité du moins dans les marchés au détail. D'habitude, les prix des denrées alimentaires de première nécessité connaissent des hausses importantes à quelques jours du mois et de ramadhan et tout le long de celui-ci. Mais les tarifs finissent par baisser après l'aïd et fitr. Or, cette fois-ci, la tendance a été renversée.Au lieu de dégonfler, les prix des fruits et des légumes ont connu une hausse considérable à la fin du ramadhan. C'est le cas, par exemple, aux marchés couverts du centre-ville d'El Harrach. Pas plus que jeudi, c'est-à-dire, quatre jours après l'aïd, les prix affichés faisaient fuir la clientèle et provoquer sa colère. Au marché couvert Djelmani, la pomme de terre est ainsi proposée entre 50 et 70 Da le kilo, un niveau jamais atteint depuis l'année passée. Le produit de bonne qualité est cédé entre 65 et 70 Da le kilo. A 50 Da, la pomme de terre est de qualité moindre. Comme les ménages ne peuvent pas de suffire de pomme de terre pour se nourrir, il faut acheter d'autres légumes. Là encore, c'est la folie qui s'est emparée du commerce. Toujours chez les commerçants de Djelmani, le mange-tout est cédé à 120 Da le kilo. Les navets, la salade et les carottes sont proposés à raison de 50 à 80 Da le kilo. Le légume le moins cher sur les étals, ce sont les oignons : ils reviennent à 45 Da le kilo. Par contre, le chou-fleur coutait 120 Da le kilo et l'ail 300 Da. Les viandes demeurent toujours inaccessibles aux petites bourses. Jeudi matin, le poulet est exposé à 320 Da le kilo alors que la viande rouge affichait plus de 800 Da tandis que les œufs sont proposées entre 9 et 10 Da l'unité. S'agissant des fruits, les prix étaient inimaginables pour une période d'après l'aïd. Les pommes, les poires, les dattes et le raisin étaient présentés entre 180 et 300 Da le kilo. Le fruit le moins cher coutait 120 Da : la banane de bonne qualité. Au marché Djalmani, les visiteurs ont l'impression que les vendeurs se sont entendus sur les tarifs. Les clients commandaient par kilo ou par livre. "Peut-être que les prix vont baisser dans les jours à venir", souffle un client. Les acheteurs ne cachaient pas leur mécontentement. En se défendant, les commerçants, comme d'habitude, rejetaient la responsabilité sur les vendeurs de gros. A en croire un locataire qui propose des légumes, la pomme de terre est disponible sur les marchés de gros à 60 Da le kilo. "C'est à prendre ou à laisser", ajoute-t-il. Contrairement à l'ambiance morne qui régnait à Djelmani, le marché couvert Zakaria, toujours au centre-ville de l'ancienne Maison-Carrée, était plus animé. Ici, les habitants du chef-lieu viennent s'approvisionner en poisson. Malgré l'état repoussant des lieux, à cause de la présence de la boue et des eaux usées, la clientèle se voulait nombreuse. La sardine se vendait par exemple à 100 Da chez tous les commerçants. Le produit n'a donc pas connu une hausse ces derniers jours. Au marché de proximité de Boumati, les vendeurs proposaient des fruits et légumes aux prix pratiqués par les locataires de Djelmani.