Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini, a affirmé samedi que l'objectif des rapports rédigés annuellement par l'instance qu'il dirige sur la situation des droits de l'Homme en Algérie était l'amélioration de la situation et la formulation de propositions en vue d'édifier un Etat de droit. Le rapport de la Commission sur la situation des droits de l'Homme en 2013 qui a fait l'objet de critiques par certaines parties, "n'était ni un rapport de complaisance ni un règlement de comptes mais une tentative d'améliorer la situation et de promouvoir les prestations dans différents domaines", a indiqué M. Ksentini qui était l'invité du Forum du quotidien "DKnews". Il a précisé que le rapport remis en avril dernier à la présidence de la République, était important dans le sens où il "relevait des lacunes et problèmes auxquels faisait face le citoyen notamment au niveau de l'Administration". Il a souligné à ce propos, les problèmes que rencontre le citoyen dans le secteur de la justice dont le niveau connait, selon lui, une "dégradation grave en raison des pratiques administratives", rappelant qu'entre autres missions de l'Administration "qui connait des dépassements importants et continus", figuraient "le respect du citoyen algérien et la protection de ses droits et biens". D'autre part, M. Ksentini a relevé que les rapports de pays étrangers sur les droits de l'Homme "ne sont pas meilleurs", estimant que ces pays "ne sont pas habilités à donner des leçons en la matière du fait de leurs positions récentes liées à l'agression israélienne contre Ghaza". S'exprimant sur le dernier rapport d'Amnesty international sur des "agressions sexuelles sur mineurs en Algérie", il s'est interrogé sur "l'origine des chiffres rapportés par l'organisation ce qui en appelle à la vigilance à ce sujet". Le président de la CNCPPDH a appelé à la révision de la durée de la détention préventive, qualifiant d'"inadmissible le fait de détenir des personnes impliquées dans des affaires pendant une longue durée sans procès". Concernant les déclarations qui lui ont été attribuées sur l'affaire d'Abdelmoumene Khelifa et l'éventualité d'une liberté provisoire, il a déclaré "n'avoir fait aucune déclaration à ce sujet", rappelant que le droit d'une liberté provisoire "était un "principe et un droit garanti par le code de procédure pénale et que la décision revenait au seul juge habilité à trancher". Par ailleurs, M. Ksentini a estimé que la Charte pour la paix et la réconciliation nationale avait réalisé "95% de ses objectifs" dont le "rétablissement de la sécurité et de la paix", rappelant que l'intérêt suprême du pays exigeait que l'on tourne définitivement la page de la tragédie nationale". Il a appelé en outre, à "barrer la route devant ceux qui appellent au règlement de comptes pour pouvoir se consacrer pleinement au développement du pays". M. Ksentini avait proposé la constitutionnalisation de la réconciliation nationale dans la révision constitutionnelle prévue pour en faire, a-t-il dit, "une référence fondamentale pour les générations futures et y puiser le langage du dialogue au lieu de la culture de violence".