Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), M. Farouk Ksentini a annoncé dimanche à Alger que la Commission remettra prochainement au président de la République son rapport annuel sur la situation des droits humains de certaines catégories de la société et les conditions socio-économiques de certains secteurs. M. Ksentini a affirmé sur les ondes de la chaîne I de la radio nationale que le rapport de la CNPPDH qui sera remis au premier magistrat du pays au cours des prochaines semaines porte pratiquement sur les mêmes thèmes contenus dans les rapports précédents et appelle à une amélioration significative des conditions des droits de l'homme. Le rapport salue les mesures juridiques prises par le gouvernement notamment le code électoral qu'il a qualifié «de pas important dans le processus démocratique et des droits de l'homme», précise M. Ksentini, ajoutant que le document évoque également les droits de l'enfant, la situation socio-économique du citoyen algérien et celle de la presse nationale. M. Ksentini estime que les droits de l'homme en Algérie est en «constante amélioration» en dépit de certaines «lacunes» et «dépassements» soulignant la nécessité de veiller à y remédier à travers la résolution dans les plus brefs délais de certains problèmes sociaux comme l'emploi et le logement pour atténuer les souffrances des citoyens et éviter «une explosion de colère qui serait lourde de conséquences». S'agissant du code de l'information et des conditions de travail du journaliste et des «contraintes» auxquelles il est confronté au quotidien dans sa mission, M. Ksentini a affirmé la nécessité de «mettre un terme à la bureaucratie» et permettre au journaliste d'exercer sa profession en «toute liberté» en vertu des dispositions de la Constitution. Il a appelé dans ce sens à l'implication des journalistes au dialogue avec les autres parties «qui sont les plus au fait des problèmes et des préoccupations» mettant en exergue la nécessité de la révision de l'ancien code pour permettre au journaliste de mener à bien sa mission. Evoquant la détention provisoire, l'invité de la radio nationale a relevé que les 20.000 avocats estiment que le recours à cette procédure était «démesuré», appelant dans ce contexte à la création d'une «chambre des libertés» qui aura pour mission l'examen des décisions de détention provisoire, de contrôle judiciaire ou liberté provisoire. A une question relative à la drogue, M. Ksentini a indiqué que ce phénomène «prend un tournant dangereux» et «menace désormais la santé publique et la jeunesse», soulignant la nécessité de la révision de la loi relative de 2004 à la lutte contre la drogue. A propos des ressortissants algériens détenus en Irak dont la peine de mort a été appliquée le mois dernier contre l'un d'entre eux, le président de la CNCPPDH a affirmé que l'application de la peine de mort sur les sept autres détenus «n'est plus à craindre grâce à la diplomatie algérienne».