Les membres de la Commission politique nationale de surveillance de l'élection présidentielle (CPNSEP) ont tenu hier une réunion où ils ont débattu de plusieurs questions ayant trait notamment à l'examen des recours déposés par les candidats à l'élection du 9 avril concernant les éventuels dépassements constatés au cours du déroulement de la campagne électorale. Après plus de quatre heures de discussion, cette commission n'est pas parvenu à prendre une décision ou mesure concrète visant à mettre fin aux dépassements dénoncés par les candidats. Les membres de la CPNSEP estiment que cette commission n'a pas prérogatives et est surtout dénué de tout pouvoir de décision qui lui permet de répondre objectivement et concrètement aux doléances exprimées. «On tourne en rond. La commission ne peut donner aucune réponse aux recours que nous avons déposés. Son seul pouvoir consiste en l'examen de ces recours et à la rédaction de rapports qu'elle transmettra à la commission nationale de préparation de l'élection présidée par le Premier ministre Ahmed Ouyahia», a expliqué M. Taâzibt, représentant de la candidate Louisa Hanoune dans la commission. Notre interlocuteur dira que le coordinateur de la commission, M. Teguia, a fait de son mieux en recevant les recours et en les transmettant à qui de droit. «C'est aux autorités concernées de prendre les mesures nécessaires et d'assumer leurs responsabilités», a-t-il ajouté. Il rappellera que ladite commission a adressé deux correspondances à la commission de préparation sans qu'il ait une suite. «C'est une commission créée par un décret présidentiel, mais elle n'a aucun pouvoir de décision», a-t-il ajouté. «Si elle n'arrive pas à régler les problèmes posés, je ne voit à quoi elle va servir, vaut mieux la dissoudre», a-t-il expliqué. Les autres membres qualifient cette situation d'impasse. «La commission de surveillance de l'élection vit une situation de blocage et d'impasse qui ne lui permet pas de faire son travail convenablement», a expliqué Rachid Lourazi, représentant du candidat Mohamed Saïd au sein de la commission. «Nous avons passé des heures à discuter et à exposer les différents problèmes et signaler tous les dépassements sans pouvoir prendre une seule mesure», a-t-il précisé. «Nos appels à trouver des solutions concrètes sont restés vains», a-t-il indiqué. Pour débattre de ces problèmes, les représentants de trois candidats, en l'occurrence Djahid Younsi, Ali Fawzi Rebaïne et Mohamed Saïd, ont décidé d'organiser une conférence de presse aujourd'hui au siège du parti Ahd54 à Alger pour rendre publics les blocages qui empêchent cette commission de faire son travail.