Des dizaines d'habitants du douar Abrares, regroupant 19 bourgades, et relevant de la commune de Toudja (20 km au sud de Béjaïa), ont organisé hier un imposant sit-in de protestation devant le siège de la wilaya pour dénoncer «le marasme dans lequel ils vivent depuis l'Indépendance» et réclamer «un plan de développement local au profit de leur région». «Le marasme a atteint son paroxysme, nous sommes déterminés à faire entendre notre calvaire jusqu'à la satisfaction de nos doléances», lit-on dans une déclaration rendue publique par la fédération des associations d'Avrares. Ces mots renseignent sur la profonde souffrance qu'endurent ces riverains, en manque de tout. «Cinquante-deux années après le recouvrement de notre indépendance, aucun signe de bonne volonté des autorités n'est affiché pour prendre en charge nos doléances, et la situation ne cesse de se dégrader», déplorent ces protestataires, qui ont soulevé une myriade de problèmes. «Pistes non bitumées et non aménagées, villages non alimentés en eau, insécurité totale, inexistence de réseaux d'assainissement, absence totale d'infrastructures de sports et de loisirs, manque de transport, absence de salles de soins, habitations non électrifiées, prolifération de décharges sauvages le long de la RN24 et CW43 », sont autant de problèmes qui rongent le quotidien des habitants d'Avrares et auxquels ils attendent une prise en charge réelle de la part des autorités compétentes. Par ailleurs, ces villageois martyrisés ont soulevé avec acuité les problèmes liés au foncier dans la région. «Les autorités attribuent des terrains dans le cadre du Calpiref, alors qu'ils sont encore en litige. A cela s'ajoute des terrains privés et domaniaux squattés par une mafia du foncier connue par tous, qui multiplie les portails le long du littoral fermant les accès aux plages», s'est-on indigné.