Le «génocide» commis par l'Etat sioniste contre la population de Ghaza ne cesse de susciter des réactions en dépit du cessez-le feu. Tout en accusant les régimes arabes d'être responsables de ce qui se passe en Palestine, des personnalités algériennes ont exigé hier l'institution d'un mécanisme international en vue de punir Israël pour ses crimes. Le juriste et ex-député Mostefa Bouchachi, le professeur Mustapha Khiati de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem) ainsi que le docteur Fawzi Oussedik ont en effet, lors d'une conférence de presse commune au Forum du quotidien d'El Moudjahid sur «le droit international humanitaire face à l'agression israélienne contre Ghaza», insisté sur la nécessité de trouver un mécanisme international en vue de punir Israël pour ses nombreux crimes. L'ex-député du FFS, Mostefa Bouchachi a même accusé lors de son intervention les régimes arabes d'être quelque peu responsables de la situation que vit périodiquement la population de Ghaza sous blocus. «Les régimes arabes sont responsables de ce qui se passe en Palestine», accuse Bouchachi, car explique-t-il, les législations internes des pays arabes souffrent de l'absence de dispositions qui criminalisent le génocide et la guerre. Pour lui, et en dépit de la criminalisation par les lois internationales des génocides et des guerres, il n'en demeure pas moins que l'usage du droit de veto empêche d'aboutir à des sanctions contre l'Etat hébreu, en sus du fait, selon lui, que la justice pénale internationale n'exige pas de mener des enquêtes sur les massacres, privant ainsi les victimes de leurs droits. «C'est une non-démocratie», juge Bouchachi, qui ironise : «Parler aujourd'hui du droit international et de ses mécanismes pour la protection du peuple palestinien est une sorte de luxe intellectuel plutôt qu'une réalité du terrain». En sus de l'absence dans les législations des pays arabes des dispositions criminalisant les guerres, Bouchachi estime que les leaders arabes ont peur à leur tour d'être poursuivis pour des crimes qu'ils pouvaient avoir commis. Il fera remarquer, concernant l'Algérie, «l'absence de dispositions dans le code pénal qui évoquent les guerres et les génocides». Bouchachi évoquera par ailleurs la nécessité de poursuivre la lutte afin d'ancrer l'agression israélienne dans l'imagination de l'opinion publique internationale comme étant un fait particulièrement parmi les peuples des pays occidentaux. Pour sa part, le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem) a insisté sur la nécessité de poursuivre Israël pour ses crimes commis à Ghaza, qui ont coûté la vie, selon lui, à 2230 martyrs, dont 578 enfants et 261 femmes et 102 personnes âgées, sans parler des blessures graves causées à 11 100 personnes dont 3106 enfants et 1000 femmes. Enfin, Fawzi Oussedik considère que poursuivre Israël pour ses crimes commis à Ghaza n'est pas possible en l'absence d'un mécanisme international permettant de poursuivre les auteurs de crimes.