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«Toute attaque terroriste contre un pays africain est considérée comme une attaque contre tout le continent» Smaïl Chergui, commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine :
«Toute attaque terroriste contre un pays africain sera désormais considérée comme une attaque contre tout le continent », a déclaré hier le commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine (UA), Smaïl Chergui, en marge du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement africains sur la lutte contre le terrorisme à Nairobi (Kenya). L'Afrique, ce continent secoué depuis plus plusieurs années par le phénomène du terrorisme se propageant telle une traînée de poudre dans plusieurs pays, notamment ces dernières années, a amené les dirigeants des Etats à réfléchir à des mécanismes de lutte antiterroristes. Et l'une d'entre elle sera prise dans une déclaration sanctionnant les travaux de cette rencontre, a indiqué M. Chergui. « C'est un sommet qui verra l'adoption d'une déclaration ou communiqué commun stipulant que toute attaque terroriste contre un pays africain sera considérée comme une attaque contre tout le continent », a-t-il précisé. Par conséquent, cela devra se traduire immédiatement par une assistance et une coopération de tous les pays africains pour aider le pays touché, a-t-il expliqué. Le fléau du terrorisme commence à prendre des bases arrières dans certaines régions du continent, comme c'est le cas au Sahel, où sévissent plusieurs groupes terroriste affiliés à la nébuleuse Al Qaïda, tel qu'Aqmi, le Mujao et Boko Haram au Nigeria. Des milices terroristes en Libye, et depuis la chute du régime d'El Kaddafi, ont pris pratiquement des villes-clés et des infrastructures de base et menacent la vie des civils. L'Egypte, en proie aux actes terroristes depuis le renversement de Moubarek, a vu ce phénomène s'accentuer après celui de Morsi. Hier même, à l'heure où se tenait le sommet, un attentat terroriste à la bombe, s'est produit au Sinai, en Egypte, tuant onze policiers. C'est l'attentat le plus meurtrier dans le Sinaï depuis des mois. Le sommet, initié par le Conseil pour la paix et la sécurité de l'UA, abordera aussi la question du financement du terrorisme, notamment le paiement de rançon. Ce sommet se porte sur l'évaluation de la mise en œuvre des instruments pertinents de l'UA dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et l'adoption de mesures appropriées pour renforcer les capacités africaines afin d'éradiquer ce fléau.
Création d'Afripol : une des premières décisions antiterroristes Dans la perspective de lutter contre le terrorisme, lié aux bandes criminelles et aux trafiquants d'armes, de drogue et d'organes qui sont une source de revenus impérissables, une réunion s'est tenue en février dernier, en Algérie, où il a été décidé de créer un nouveau mécanisme policier et militaire. L'Afrique s'apprête donc à se doter d'un organisme propre de coopération policière (Afripol) qualifié de «version africaine d'Interpol». «Les pays africains ont des préoccupations communes en matière de criminalité. Des initiatives de ce genre ne peuvent être que bénéfiques sur le plan de la coopération et de la lutte contre les différents fléaux », avait déclaré à ce propos Mme Mireille Bellestrazzi, présidente de l'Internationale Police (Interpol) à Oran, au cours de la 22e Conférence régionale de cette organisation internationale de police. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal avait annoncé, à l'occasion, sa création pour le mois de juillet dernier et dont le siège serait basé à Alger. Faisant face à des défis sécuritaires, dont le terrorisme, et exposée aux dangers du trafic d'armes, de drogue et du crime organisé, l'Afrique a besoin de davantage de coopération entre ses services de police. Smaïl Chergui avait indiqué, de son côté, qu'Afripol sera dotée de deux volets, l'un policier et l'autre militaire. C'est-à-dire que cette organisation aura les prérogatives pour intervenir dans un pays menacé par le terrorisme ou autre danger. Par ailleurs, les chefs d'Etat et de gouvernement africains discuteront également de la mise en œuvre des conclusions opérationnelles de la 5e réunion des chefs de services de renseignement et de sécurité des pays de la région sahélo-saharienne, tenue les 19 et 20 mai à Ouagadougou, au Burkina Faso au cours de laquelle les participants se sont félicités de la dynamique générée par les consultations exploratoires engagées par l'Algérie en vue de créer les conditions nécessaires à la réussite du dialogue inter-malien inclusif comme convenu par le Mali et ses voisins lors de leur réunion consultative tenue à Alger, le 22 avril 2014.