La rentrée scolaire a eu lieu dans un climat serein. Le coup d'envoi a été donné officiellement hier, par la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, depuis la wilaya de Ghardaïa, en signe de réconciliation dans cette région qui a connu des conflits intercommunautaires depuis plusieurs mois. Aucun dépassement n'a été enregistré dans les différents établissements scolaires du pays, a-t-on appris auprès des différentes sections syndicales de l'éducation. Toutefois, les syndicats du secteur dénoncent ouvertement l'apparition de certains phénomènes qui ont refait surface, cette année encore, notamment la surcharge des classes de terminale au niveau de la quasi-totalité des établissements secondaires du pays. Une moyenne de 45 élèves est enregistrée au niveau de chaque classe de terminale, a-t-on appris de sources syndicales. Selon le coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, dans une conversation téléphonique, cette surcharge est due essentiellement au retard dans l'attribution des projets portant réalisation d'infrastructures scolaires. «Un retard considérable, car les entreprises chargées de la réalisation de ces projets scolaires sont totalement incompétentes. C'est intolérable», a t-il dénoncé. M. Meriane a indiqué par ailleurs que plus de 300 projets sont toujours en phase de réalisation, alors que leur livraison devait avoir lieu en 2013. «Un retard inadmissible», dira-t-il avant d'ajouter : «Les 109 établissements secondaires livrés en 2012 et les 125 lycées réceptionnés en 2013 n'ont pas pu résoudre ce problème. D'où son appel à la ministre de l'Education afin d'accentuer les efforts pour finaliser ces projets. Les syndicats indignés Même son de cloche chez les membres du Conseil des lycées d'Algérie (CLA) qui a dénoncé la surcharge des classes de la terminale constatée dès le premier jour de la rentrée scolaire. «Le phénomène de la surcharge des classes est dû essentiellement aux lacunes dans le mode de gestion des infrastructures scolaires», nous dira le porte-parole du CLA, Idir Achour, que nous avons pu joindre au téléphone. Le même syndicaliste a remis en cause le choix de l'attribution des marchés publics pour la réalisation des infrastructures scolaires. «Ce retard dans l'attribution des projets est dû au non-respect des délais de livraison de projets par les entreprises chargées de la réalisation de ces infrastructures scolaires. A titre d'exemple, cinq établissements secondaires devaient être réceptionnés cette année dans la wilaya de Béjaïa. Or, aucun projet n'a été livré.» A cet effet, il interpelle le Premier ministre afin qu'il procède à la révision du code de gestion de la réalisation des infrastructures scolaires, en mettant en place des contrôleurs au niveau du ministère chargés du contrôle de l'état d'avancement des projets», a-t-il insisté. Idir Achour a souligné par ailleurs que ce premier jour de rentrée des classes a été marqué aussi par l'apparition d'autres phénomènes, dont le manque d'encadrement au niveau de différents établissements scolaires, de personnel éducatif, notamment les adjoints de l'éducation, les proviseurs et les enseignants. Un constat qui a été fait au niveau de plusieurs établissements scolaires du pays», a-t-on appris de la même source d'information.