Les syndicats de l'éducation ne semblent pas «convaincus» des dernières déclarations du ministre de l'Education, Boubekeur Benbouzid, relatives au problème de surcharge des classes au niveau des établissements secondaires. Le recours du ministère à des solutions «provisoires» ne s'avère pas une «bonne solution» pour résoudre le manque constaté en matière d'infrastructures scolaires, juge le Conseil des Lycées d'Algérie (CLA). Par la voix de son coordinateur national, Idir Achour, contacté hier par nos soins, le CLA a regretté que «le recours à des solutions provisoires pour régler un problème qui ne date pas d'aujourd'hui montre bien l'absence de prévisions de la part des responsables du secteur». Et d'ajouter encore que «cela prouve leur insouciance de la situation». Selon lui, «procéder à l'extension des classes veut dire recevoir le maximum d'élèves dans une classe», ce qui va compliquer davantage la situation au lieu d'y remédier. Ainsi, ajoute-t-il, «on s'attend à environ 45 élèves par classe». Le problème du sureffectif avait été posé notamment pour les lycées avec l'arrivée de deux promotions d'élèves, à savoir ceux de 5e année primaire et de ceux de l'ex-6e. Une situation qui ne sera pas sans conséquences. Parmi celles-ci, la violence en milieu scolaire qui prendra de l'ampleur cette année. Ce phénomène qui est en recrudescence sera, selon notre interlocuteur, marqué par des scènes de violences physiques qui auront des répercussions négatives à la fois sur l'enseignant et sur l'élève. Ainsi donc, c'est tout le système éducatif qui sera menacé. Pour sa part, le Syndicat National des Travailleurs de l'Education (SNTE) n'a pas manqué d'évoquer les wilayas qui subiront plus lourdement les conséquences de cette surcharge dont Biskra, Batna et Djelfa, en raison de la carence énorme en matière des structures appropriées. «Nous allons avoir des classes de 45 à 50 élèves dans ces wilayas», a estimé Hakim Aït Hammouda, porte-parole de cette entité syndicale. Ainsi, a-t-il déploré, «les classes dans ces wilayas seront submergées». Dénonçant le retard accusé dans la réalisation des structures scolaires, M. Aït Hammouda a expliqué cet état de fait par le manque de stratégie et de vision à long terme. Pour appuyer ses dires, le porte-parole du SNTE revient sur l'historique du projet de réalisation d'environ 600 lycées qui, selon lui, remonte à 2003. Ces structures qui devaient être réceptionnées dans trois ans sont toujours en chantier. Mais la question qui se pose, selon lui, est : qui est le responsable de ce retard ? M. Aït Hammouda a indiqué que les projets qui sont toujours à la traîne concernent «500 unités pour le secondaire, 445 unités pour le moyen et 1661 pour le primaire».