Le président égyptien Abdel Fattah al Sissi a déclaré samedi au secrétaire d'Etat américain John Kerry en visite au Caire que toute coalition internationale contre le terrorisme ne devrait pas cibler uniquement l'Etat islamique (EI) mais frapper d'autres groupes armés. Une coalition, a déclaré le président égyptien, "devrait avoir un objectif global et ne pas cibler exclusivement une organisation spécifique ou éradiquer tel ou tel foyer terroriste", peut-on lire dans un communiqué de la présidence. "Une coalition devrait plutôt s'élargir pour inclure la lutte contre le terrorisme où qu'il soit au Moyen-Orient et en Afrique", a-t-il dit. Abdel Fattah al Sissi a également exprimé son inquiétude quant aux "répercussions de l'engagement de combattants étrangers dans les conflits régionaux en cours". Les autorités égyptiennes font état de contacts entre l'EI et le groupe djihadiste Ansar Baït al Maqdis, qui opère principalement dans la péninsule du Sinaï et a tué plusieurs centaines de membres des forces de sécurité depuis la destitution du président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013. L'Egypte considère également le mouvement des Frères musulmans, dont est issu Mohamed Morsi, comme une organisation terroriste. Le chef de la diplomatie américaine, qui a achevé au Caire une tournée régionale pour renforcer la coalition anti-EI mise sur pied au début du mois autour des Etats-Unis et d'une dizaine de membres de l'Otan, a obtenu jeudi le ralliement de dix Etats arabes à une "campagne militaire coordonnée" contre l'Etat islamique (l'Egypte, l'Irak, la Jordanie, le Liban et six Etats du Golfe dont l'Arabie saoudite et le Qatar). La Turquie, où il se trouvait vendredi, montre en revanche des réticences et le rôle que jouera chacun des membres de la future coalition reste à définir.