Il faut d'urgence un milliard de dollars pour éviter que l'épidémie d'Ebola se transforme en une catastrophe humanitaire majeure, ont prévenu des responsables de l'ONU à Genève. La fièvre hémorragique continue de se propager à une vitesse exponentielle en Afrique de l'Ouest. "Il y a un mois, nous demandions cent millions. Aujourd'hui, les besoins sont estimés à dix fois plus, soit un milliard. Cela donne une idée de l'ampleur de la crise", a affirmé lors d'une conférence de presse le coordinateur de l'ONU pour l'Ebola David Nabarro, à l'issue d'une réunion avec les donateurs. Selon ses calculs, cet appel de fonds est couvert à hauteur de 30%. "De nouvelles aides sont annoncées chaque jour. Nous assistons à une manifestation remarquable de solidarité mondiale face à cette crise sans précédent", a-t-il ajouté. Il faut construire une coalition mondiale contre l'Ebola, a-t-il dit. Les Etats-Unis, la Chine, la Grande-Bretagne, la France, la Commission européenne, Cuba ont tous annoncé ces derniers jours des contributions importantes. Davantage qu'une crise sanitaire La cheffe du Bureau des Affaires humanitaires Valérie Amos a averti que les pays touchés en Afrique de l'Ouest sont désormais confrontés à "davantage qu'une crise sanitaire". "Si nous n'agissons pas maintenant, elle pourrait se transformer en une crise humanitaire majeure", a-t-elle dit. Elle a indiqué qu'il faut prévenir l'effondrement complet du système de santé en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone. "Davantage de gens sont déjà morts d'autres maladies que l'Ebola à cause de l'épidémie", a-t-elle relevé. Le ralentissement économique, la mise en quarantaine de certaines régions réduisent la capacité de survie de populations déjà pauvres, a précisé Valérie Amos. L'ONU estime que 22,3 millions de personnes ont besoin d'aide dans les pays touchés par l'Ebola. "Sans précédent" Le directeur général adjoint de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Bruce Aylward a évoqué "une crise sans précédent à l'époque moderne". L'épidémie continue de se propager de manière exponentielle, a-t-il indiqué. La moitié des 4985 cas recensés, dont 2461 morts, l'ont été au cours des 21 derniers jours.