Le monde est en train de «perdre la bataille» contre la progression de l'épidémie Ebola qui frappe l'Afrique de l'Ouest, a prévenu hier la présidente de Médecins sans frontières (MSF), Joanne Liu. «En six mois de la pire épidémie d'Ebola de l'histoire, le monde est en train de perdre la bataille pour la contenir. Les dirigeants n'arrivent pas à bloquer cette menace transnationale», a poursuivi Joanne Liu dans un discours prononcé aux Nations unies à New York. «L'annonce faite le 8 août (par l'OMS) que l'épidémie constituait une " urgence de santé publique mondiale" n'a pas été suivie d'une action décisive, et les Etats se sont en général contentés de rejoindre une coalition mondiale de l'inaction.» Joanne Liu a appelé la communauté internationale à financer davantage de lits afin de mettre en place un réseau d'hôpitaux de campagne, à envoyer du personnel médical qualifié et à déployer des laboratoires volants en Guinée, Sierra Leone et au Liberia. Lors de la même réunion d'information sur Ebola pour les Etats membres de l'ONU, la directrice de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Margaret Chan, a affirmé que «Ebola est devenue une menace mondiale qui nécessite une réponse mondiale», soulignant que l'épidémie ne se limitait pas à une «maladie africaine». «L'épidémie va empirer encore avant de reculer», a-t-elle souligné, ajoutant cependant : «Nous pensons que l'épidémie peut être contrôlée et qu'elle va l'être.» L'épidémie d'Ebola «est le problème de tous, nous sommes tous responsables», a renchéri le coordinateur de l'ONU pour Ebola, le Dr David Nabarro. «Cette urgence mondiale nécessite une coalition inhabituelle» pour la combattre, a-t-il souligné. Pour le secrétaire général adjoint de l'ONU, Jan Eliasson, l'ONU va devoir «impliquer davantage les Etats membres dans la coordination» de la lutte contre Ebola. Il a évoqué à ce propos des catastrophes récentes, comme le tsunami en Asie du Sud-Est et le séisme en Haïti, «où les pays membres ont assumé un rôle plus actif».