Le ministre espagnol de la Défense, Pédro Morénes, a informé, jeudi, le Congrès des députés, de la décision prise par son gouvernement d´installer, vers la fin du mois de janvier 2015, en Turquie, une batterie de missiles de type Partriot. Un contingent de 130 militaires sera déployé dans ce pays pour prendre la relève des soldats hollandais qui assuraient une mission de surveillance aérienne dans le cadre de l´Otan. Cette batterie de six lance-missiles avait été achetée en deuxième main à l´Allemagne, en 2004, pour un montant de 60 millions d´euros. Ce système de fabrication américain comprend un radar AN/MPQ-53 et des missiles MIM-104 capables de détecter un missile balistique à une distance de 150 km, de l´intercepter à 70 km et à une altitude allant de 30 à 40 km. Cette mission de caractère opérationnel d´une unité de défense antiaérienne espagnole, est la première que l´Espagne déploie à l´étranger. Elle durera six mois mais pourra être prolongée jusqu´à une année. L´Alliance atlantique avait déployé en 2014 ce dispositif de sécurité à la demande du gouvernement turc, suite à la chute d´une série de tirs d´obus sur son territoire, attribuée aux partisans du président Bachar al Assad. Pas de bombardements ni de troupes terrestres en Irak Le ministère espagnol de la Défense a également évoqué,devant les députés, la participation de l´Espagne à la coalition «alliée» qui doit combattre l´Armée islamique en Irak et au Levant (AIIL). M. Morénes a donné des détails sur la nature de la participation espagnole qui inclut le transport stratégique, les activités de renseignement, l´encadrement et la formation de l´armée irakienne. En revanche, le ministre a exclu toute participation de l´armée espagnole aux bombardements des positions de l´AI ou l´envoi de troupes terrestres. Au cours d´un déjeuner informatif organisé, mardi, par l´agence Europa Press, le ministre des Affaires étrangères, José Manuel García Margallo, avait estimé «inutile» une participation de l´Espagne aux opérations militaires alliées contre l´Etat islamique d´Irak, ajoutant que «l´Espagne est plus utile dans les opérations de maintien de la paix au Mali, en République Centrafricaine ou en Somalie où elle est déjà présente dans ces missions organisées par l´Union Européenne». Le refus d´engager des troupes sur le terrain rappelle «la douloureuse expérience vécue en 2003 en Irak».