«Lâche et odieux», «criminel et sanguinaire», «acte abject». C'est en ces termes que les officiels algériens, membres du gouvernement et responsables d'institutions parlementaires ont condamné l'ignoble assassinat du ressortissant français, Hervé Pierre Gourdel. Un crime signé Daech, une nouvelle organisation criminelle née au Moyen-Orient et dotée, selon toute vraisemblance, d'une section d'activistes en Algérie. Tayeb Belaïz, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Ramtane Lamamra, ministre des AE et Abdelkader Bensalah, président du Sénat, ont vigoureusement dénoncé l'assassinat de Hervé Gourdel, enlevé 48 heures avant son exécution au village Ath Ouabane, sis à quelques encablures des monts de Tikjda séparant les wilayas de Tizi Ouzou et de Bouira. Pour le ministre de l'Intérieur, «le gouvernement a appris avec une profonde tristesse» cet ignoble assassinat perpétré d'une manière effroyable. Lors de son intervention jeudi au Sénat à la séance plénière consacrée aux questions orales, Tayeb Belaïz, tout en qualifiant les auteurs de cet assassinat de «criminels sanguinaires», ne manquera pas de réitérer la détermination du gouvernement à poursuivre la lutte antiterroriste. «L'Algérie réaffirme sa détermination à poursuivre le combat contre le terrorisme sous toutes ses formes et à œuvrer sans relâche pour son éradication», dira Belaïz, tout en faisant part des condoléances de l'Etat algérien à la famille de Hervé Gourdel et aux autorités françaises. Le ministre de l'Intérieur a également rappelé que dès l'enlèvement du randonneur français, l'Etat algérien n'a ménagé aucun effort pour obtenir sa libération, sain et sauf. «Tous les moyens nécessaires ont été mobilisés», dira Belaïz. Le ministre de l'Intérieur a mis l'accent sur les efforts consentis par l'Algérie dans sa guerre contre le terrorisme depuis les années 1990. «Le peuple algérien connaît mieux que quiconque l'horreur et la barbarie du terrorisme qui a frappé notre pays dans sa chair, a-t-il dit. «L'Algérie n'a eu de cesse de prévenir que le terrorisme, phénomène sans foi ni loi et ne connaissant pas de frontières allait toucher le monde entier», a-t-il ajouté Bensalah : «Ce crime ne restera pas impuni»
Le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, a soutenu, pour sa part, que l'assassinat du ressortissant français est «un crime qui ne restera pas impuni». «L'Etat algérien va punir les criminels où qu'ils se trouvent», a ajouté le président du Sénat dans son intervention. «Cet assassinat n'affectera en rien l'orientation de l'Etat algérien, ni de ceux qui s'investissent en faveur de la stabilité. Car le monde se mobilise pour condamner ce meurtre et combattre de tels crimes où qu'ils se produisent», fera encore savoir Bensalah, affirmant que «l'Algérie tout entière déplore ce crime contre son hôte». Il présente par la même occasion ses condoléances à la famille de la victime. Le président du Sénat sollicite en outre les citoyens à coopérer avec les autorités sécuritaires. «La stabilité et la sécurité sont l'affaire de tous, elles ne concernent pas seulement les forces de sécurité et l'armée», a-t-il conclu. Lamamra pour une approche globale contre le terrorisme
C'est l'approche que le chef d'Etat, Abdelaziz Bouteflika, préconise dans le cadre d'une stratégie multidimensionnelle à long terme pour vaincre le terrorisme. Elle a été rappelée par le ministre des Affaire étrangères, Ramtane Lamamra, lors de son intervention devant le Sommet du Conseil de sécurité de l'ONU à New York. Mettant l'accent sur le rôle pionnier de l'Algérie en matière de lutte antiterroriste, Lamamra a en effet plaidé en faveur d'une approche globale contre ce fléau qui «ne connaît ni frontières, ni religion, ni nationalité». Le chef de la diplomatie algérienne a en outre réaffirmé «l'appui de l'Algérie à la résolution sur les terroristes étrangers, tout en mettant en exergue son insuffisance. Pour être efficientes, ces résolutions doivent être confortées par un travail de fond pour venir à bout, au plan international et en particulier au Moyen-Orient, des injustices de déni de droit et des frustrations qui peuvent servir de terreau à l'extrémisme et à la radicalisation». Evoquant l'assassinat de Hervé Gourdel, Lamamra qui a présenté ses condoléances à la famille de la victime et au gouvernement français, a renouvelé la condamnation ferme par l'Algérie de cet acte odieux, assurant qu'aucun effort ne sera épargné pour arrêter les criminels et les traduire devant la justice.