Les restaurants, les pizzerias, les fast-foods, les campus universitaires, les foyers et les salles des fêtes représentent des lieux où le risque d'intoxication alimentaire est le plus important, selon l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Cette dernière appelle au renforcement du contrôle des commerces et de la lutte contre l'écoulement des produits à travers notamment le marché informel qui constitue une véritable gangrène pour l'économie nationale. Lors d'une conférence organisée hier au siège de l'UGCAA à Belouizdad avec pour thème «L'intoxication alimentaire dans les lieux publics, notamment es restaurants», les participants ont tenu à dénoncer la négligence des autorités locales quant à la mise en place de procédures pour la protection de la santé des consommateurs. La rencontre s'est déroulée en présence du président de l'Association de protection des consommateurs, Mustapha Zebdi. «L'objectif de cette rencontre est de sensibiliser les citoyens à travers les médias, aux moyens d'obtenir un produit alimentaire sain, aux mesures d'hygiène, à la conservation du produit, ainsi qu'au respect de la chaîne de froid», a déclaré le porte-parole de l'Ugcaa, Hadj Tahar Boulenouar. «Le mauvais rôle des services de santé et d'hygiène au niveau des Assemblées populaires communales (APC) est à l'origine du nombre effarant des intoxications alimentaires enregistré dans notre pays», a-t-il affirmé. Il a, en ce sens, tiré la sonnette d'alarme sur la commercialisation des produits périmés. Il a estimé que cela est dû à la faiblesse des mécanismes de contrôle des marchés. Selon lui, «5000 tonnes de produits alimentaires périmés sont commercialisées chaque année. Nous enregistrons plusieurs aliments, tels que la viande, le pain et les produits laitiers exposés au soleil et à la poussière. Ce qui provoque des intoxications alimentaires», a-t-il expliqué, soulignant que 4000 cas d'intoxication alimentaire sont enregistrés, chaque année à travers le pays. Boulenouar a insisté sur la nécessité d'éradiquer les marchés informels qui profitent beaucoup plus aux personnes véreuses qu'à l'économie nationale et aux consommateurs et autres commerçants qui travaillent dans la légalité. Malgré le dévouement et les efforts colossaux des services concernés par le suivi et le contrôle par les pouvoirs publics, le commerce informel menace la santé des citoyens. La nécessité de revoir le cadre juridique Boulanouar a appelé à la révision du système juridique, pour faire face à ce phénomène qui influe négativement sur la santé du citoyen, soulignant que les textes relatifs aux conditions d'hygiène, de stockage et de vente des denrées alimentaires, dont la loi relative à la protection du consommateur et à la répression des fraudes devrait être promulguée. Dans ce contexte, l'invité à la conférence, le Dr Zebdi a appelé les pouvoirs publics à intervenir dans les plus brefs délais pour mettre un terme à l'informel, notamment durant la période de grosses chaleurs où les produits de large consommation sont sujets aux avaries. Le Dr Zebdi, qui a fourni des explications sur les dangers dus au non-respect des règles d'hygiène, de production et des conditions de conservation des produits alimentaires, a souligné que les raisons de ces empoisonnements sont, dans la plupart des cas, le non-respect des conditions d'hygiène et la rupture de la chaîne de froid. Il a fait savoir que les mauvaises conditions de stockage et de conservation de certains produits sont les raisons principales des intoxications. Il a appelé les pouvoirs publics à renforcer le contrôle surtout dans les circuits de distribution où de grandes quantités de produits périmés sont vendues. Il a cité le cas des cantines des hôpitaux, des cités universitaires qui sont la destination par excellence de ces produits périmés. Abordant la question de l'hygiène alimentaire, notamment au niveau des restaurations rapides, il a noté : «Malheureusement, le laisser-aller de certains restaurateurs en est la cause.» A ce sujet, il a tenu à souligner que «ces gargotes ne possèdent pas de certificat de conformité», regrettant «l'absence de contrôle des services de prévention en vigueur». Selon lui, c'est la propagation du commerce informel qui a favorisé la vente de produits périssables, exposés au soleil ou encore déposés à même le sol. Les bureaux d'hygiène communaux, tout comme les services de contrôle sont, selon lui, désarmés face à l'anarchie qui caractérise l'activité commerciale.