Les intoxications alimentaires ne cessent de faire des victimes, particulièrement durant la période des grandes chaleurs. Les pics relevés durant cette période de l'année, en raison de la forte demande sur certains produits sensibles et facilement altérables, sont révélateurs de l'absence d'une culture de consommation en Algérie. C'est ce qui a été relevé par des spécialistes, lors d'une rencontre organisée, hier à Alger, par l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Selon le porte-parole de l'UGCAA, Tahar Boulenouar, le manque d'hygiène, et le non respect de la chaîne de froid par les producteurs et les commerçants détaillants sont, souvent, à l'origine de nombreux cas d'intoxications. Selon lui, c'est la propagation du commerce informel qui a favorisé la vente de produits périssables, exposés au soleil ou encore déposés à même le sol et à proximité de regards d'eaux usées, sans se soucier de la santé du consommateur. « Cinq millions de baguettes de pain sont quotidiennement vendues sur les trottoirs », s'est alarmé notre interlocuteur. Et d'ajouter qu'« il faut dire que les marchés regorgent actuellement (80%) de denrées alimentaires, importées, proposées à moitié prix voire même bradées », a-t-il précisé. Pire, 200 tonnes de viandes sont exposées à la vente à l'air libre au lieu dit Magtaa Kheira à Alger, à Relizane et Mostaganem sans oublier les poissonniers informels. Selon lui, l'absence de contrôle sur le terrain favorise la propagation du commerce informel. « Cette inconscience et ce laisser-aller mettent en péril la vie du consommateur, qui cède à la tentation juste pour économiser quelques dinars », a souligné M. Boulenouar. Selon lui, les bureaux d'hygiène communaux, tout comme les services de contrôle, sont désarmés face à l'anarchie qui caractérise l'activité commerciale. « Les intoxications alimentaires collectives sont en hausse constante chaque année avec près de 4.000 cas déclarés en 2012 », a-t-il argumenté. Et de dire qu'« il faut signaler que ce chiffre ne reflète pas la réalité du terrain dans la mesure où il y a des cas non déclarés ». Pour sa part, le docteur Chico, spécialiste en froid, a, dans un message adressé aux commerçants, particulièrement ceux des marchés de gros, averti qu'il est plus que primordial de respecter les conditions de la chaîne de froid. De son côté, M. Maamar Hentour, président de la Commission nationale des boulangers, a mis en garde contre tous les composants périmés de la pâtisserie, comme les œufs, le lait et le beurre. « Il faut renforcer le contrôle au niveau des marchés ». S'adressant aux consommateurs, M. Zebdi, responsable au niveau de la Fédération nationale des consommateurs algériens a indiqué qu'« il faut être vigilants et vérifier la source et la date d'expiration des produits alimentaires proposés à la vente ».