Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas pour Maradona : encensé dimanche par les médias argentins après le net succès des Albicelestes contre le Venezuela (4-0), il est dans le collimateur des mêmes observateurs après l'humiliation 6-1 face à la Bolivie. «Une déroute historique : 6-1 avec tout le poids d'une leçon inattendue» titrait jeudi le quotidien La Nacion au-dessus d'un article illustré par la photographie de Lionel Messi se tenant la tête. Le journal met cette défaite sur le compte de la «sous-estimation» de l'adversaire et de préparatifs très «improvisés» de l'entraîneur Maradona. Cette défaite est la première enregistrée dans un match officiel par le Pibe de oro à la tête de la sélection. Considéré comme le plus illustre représentant du football argentin depuis près de 30 ans en tant que joueur, Maradona a pris les rênes de la sélection avec un capital confiance énorme. La désillusion des supporters est à la mesure des espoirs mis en lui. Ainsi, le «festival» réalisé face au Venezuela à Buenos Aires samedi a tourné au «cauchemar» sur les hauteurs de La Paz (3500 m). Comme en Suède en 1958 L'Argentine avait été éliminée également 6-1 par la Tchécoslovaquie lors du Mondial-58 en Suède. «Diego, comme meneur et stratège, est le plus grand responsable de ce tsunami', a surenchéri le quotidien sportif Olé. Sur la pelouse bolivienne, l'équipe a laissé «des trous noirs qui étaient des invitations au suicide», estime le journal. Il s'agissait pourtant de la même équipe argentine composée notamment de Tevez, Messi, Heinze ou Zanetti qui avait terrassé le Venezuela quatre jours plus tôt. Comment une formation peut-elle passer de la lumière à l'ombre en si peu de temps ? «Non, l'altitude n'a pas influé. Les joueurs ont évolué selon ce que leur permettait leurs adversaires. Point», s'est défendu Maradona en conférence de presse à La Paz. Fin février, il avait déjà déclaré : «L'altitude, il faut y faire face, ne pas en avoir peur.» Maradona ce jour-là s'était montré élogieux quant à la performance des milieux de terrain Gago et Mascherano et du défenseur Demichelis en amical à Marseille contre la France (victoire 2 à 0). Trois joueurs qui étaient également alignés en Bolivie... «Ce serait pécher que de sous-estimer les effets de l'altitude, poursuit Olé, mais sans les erreurs de Maradona et l'amnésie des siens, la Bolivie et l'altitude n'auraient pu s'en tirer seules.»