L'équipe d'Espagne à Bilbao? Un doux rêve pour certains, une provocation pour d'autres. La dernière rencontre disputée par la Roja en «Euskadi» remonte en effet au 31 mai 1967. L'année suivante, le 7 juin 1968, l'ETA commettait son premier attentat mortel contre un garde civil, marquant le début d'un long bras de fer entre les indépendantistes basques et l'Etat espagnol. Il aura fallu attendre quarante ans et l'élection d'un Basque à la tête de la Fédération espagnole pour que l'on songe enfin à réparer cette cassure. Angel Maria Villar, ancien joueur de l'Athletic Bilbao, s'est ainsi fixé comme objectif de faire jouer la sélection en terres basques avant la fin de son mandat, qui court jusqu'en 2013. Cette idée s'appuie sur différents critères, sportifs et extra-sportifs. Il s'agit en premier lieu de rendre hommage à la contribution du Pays basque, pourvoyeur intarissable de talents en sélection espagnole. Xabi Alonso (Liverpool) et Fernando Llorente (Bilbao) aujourd'hui, Zubizaretta et Goikoetxea hier, les exemples ne manquent pas. L'Athletic Bilbao est d'ailleurs, selon El Mundo, le troisième club espagnol en nombre de joueurs appelés en sélection. Pour le président de la Fédération, il s'agit également d'une belle opportunité de normaliser les relations entre l'Espagne et le Pays basque. Depuis son récent succès à l'Euro 2008, la Roja jouit d'une popularité exceptionnelle, en témoignent les images de liesse à Barcelone à l'issue de la finale remportée face à l'Allemagne. Barcelone, capitale de la Catalogne, une région qui, comme le Pays basque, ne manque pas de faire valoir son particularisme.