L'organisation basque armée ETA a renouvelé, hier, ses menaces vis-à-vis de l'Etat espagnol, promettant de “frapper” sur tous les fronts, après une série d'opérations policières qui ont affaibli l'organisation séparatiste depuis la fin de sa trêve en juin. L'ETA, tenu pour responsable de la mort de 819 personnes en 38 ans de lutte armée pour l'indépendance du Pays Basque, menace de reprendre ses attentats. Euskadi ta Askatasuna (Pays Basque et liberté, en langue basque) s'est exprimé pour la première fois, depuis son communiqué officiel de fin de trêve, le 5 juin dernier, afin de revendiquer les actions de l'été et aussi pour mettre en garde le gouvernement. Par la voix des journaux basques, Gara et Berria, canaux habituels de revendication de l'ETA, l'organisation assure qu'elle continuera à frapper les structures de l'Etat espagnol sur tous les fronts. L'ETA, qui figure sur la liste des groupes terroristes de l'Union européenne, annonce sa détermination à poursuivre la lutte jusqu'à arriver à la réalisation de sa revendication historique du droit à l'autodétermination pour les Basques. Le groupe armé revendique parallèlement l'attentat perpétré le 25 juillet au passage du Tour de France en Navarre (nord), ainsi que celui à Durango toujours dans le nord de l'Espagne, le 24 août, contre une caserne de la garde civile. Il revendique également l'explosion d'un véhicule à Castellon, le 26 août, et l'action symbolique dans la Rioja pour perturber le trafic routier un jour de retour de vacances, le 2 septembre. Le groupe indépendantiste rejette en outre la responsabilité de l'échec de la tentative de processus de paix sur le Parti socialiste espagnol (PSOE) au pouvoir à Madrid et sur le Parti nationaliste modéré basque PNV, qui dirige le gouvernement autonome basque. Le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero s'était engagé en juin 2006 sur la voie d'un processus de paix à la suite du cessez-le-feu permanent décrété par l'ETA en mars 2006. Mais cette tentative de dialogue avec l'ETA et d'issue négociée du conflit basque, a pris fin brutalement avec l'attentat du 30 décembre à l'aéroport de Madrid. Après une période d'incertitude concernant les intentions du groupe armé et aussi des élections locales, en mai 2007, marquées par l'interdiction du bras politique de l'ETA, Batasuna, l'organisation séparatiste a rompu officiellement le 5 juin son cessez-le-feu. Depuis cette date, les polices espagnole et française ont durement frappé l'organisation : au total, 22 de ses membres présumés ont été interpellés, dont 17 dans le sud-ouest de la France. Le journal El Pais, proche du pouvoir socialiste, écrivait hier que le groupe terroriste plus isolé que jamais, a commencé un cycle ample de violence et va tenter de commettre de nouveaux attentats pour toucher le gouvernement en vue des élections de mars 2008. D. B./Agences