L'Organisation spéciale (Os) de la Fédération du Front de libération nationale en France a joué un "rôle capital" dans le cheminement de la Révolution, en s'acquittant de la mission qui lui a été fixée par le Comité de coordination et d'exécution pour le prolongement du combat libérateur sur le sol français afin d'amplifier son audience sur la scène internationale, ont soutenu des moudjahidine, samedi à Tizi-Ouzou. "Les actions armées menées sur le sol français de 1957 à fin 1958, sous la houlette de feu le moudjahid Rabah Bouaziz dit ‘' Said'', responsable de + La Spéciale+ ont eu pour effet majeur de faire retentir l'écho de la Révolution au sein de l'Onu et de montrer par la même qu'il ne s'agissait pas d'une rébellion isolée, selon la thèse que tentait de faire accréditer la propagande ennemie", ont indiqué les moudjahidine Si Ouamar, Si Ouali et Bekhouche Abdelkader, à l'occasion d'un hommage qui a été rendu au moudjahid Rabah Bouaziz , à l'initiative conjointe du Musée régional du Moudjahid de Tizi-Ouzou et de l'association "Tagrawla". Selon les témoignages livrés par le moudjahid Bouaziz dans un documentaire diffusé en la circonstance, la force des actions menées par les commandos de l'OS de la Fédération du FLN en France, telles que les attentats, en 1958, contre le député Ali Chekkal et le général Soustelle, bras droit de De Gaulle, et les installation pétrolières de Marseille, "tenait au fait que celles-ci ciblaient des objectifs militaires et économiques de l'occupant, tout en évitant de s'en prendre à la population civile qu'il convenait de ménager pour gagner sa sympathie, ou tout au moins assurer sa neutralité, pour la Révolution algérienne". Devant l'ampleur des dégâts occasionnés par les fidayine de l'OS sur le territoire français, De Gaulle a du renoncer à l'envoi en Algérie d'un renfort militaire de 80.000 hommes, selon le moudjahid Bekhouche Abdelkader. L'impact des actions des commandos de l'OS est également expliqué dans le même documentaire par "la discipline militante se traduisant, sur le terrain, par le respect des instructions émanant du CCE (comite d'exécution), instance suprême du Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA), sans distinction aucune entre les moudjahidine de l'intérieur et de l'extérieur". Rabah Bouaziz est né le 13 avril 1928 à Tizi-Rached (15 km à l'est de Tizi-Ouzou). Au lendemain de l'hécatombe du 8 mai 1945, il fut choisi par Ali Laimeche, responsable des Scouts musulmans algériens, pour faire partie d'un groupe destiné pour l'action clandestine. L'instruction militaire lui a été dispensée par Omar Oussedik, à l'école des cadres du PPA. En 1957, il a été désigné par Abane Ramdane pour organiser et diriger l'action armée en France. Il fut membre du Comité fédéral de la Fédération de France du FLN, responsable de l'Organisation Spéciale (OS) et du Renseignement. Il siégeait au sein de ce comité aux côtés de Omar Boudaoud, Ali Haroun, Kaddour Ladlani et Abdelkrim Souissi. Il a été chargé de l'organisation des groupes armés et du renseignement. A l'indépendance, il occupa plusieurs postes de responsabilité, dont celui de député à l'Assemblée constituante et de wali d'Alger, et ce avant d'opter pour le métier d'avocat. Il décéda le 11 octobre 2009.