Le président américain Barack Obama a proposé hier à Prague de relancer les efforts contre la prolifération de l'atome, en vue d'aboutir à un monde «sans armes nucléaires», demandant des sanctions contre la Corée du Nord après le lancement d'une fusée. M. Obama, venu à Prague pour la troisième étape de son offensive de charme en Europe, a détaillé sa stratégie de maîtrise de l'atome militaire pour les années à venir : réduction des stocks, arrêt complet des essais et lutte contre la prolifération. Une manière de montrer l'exemple dans l'espoir que l'Iran ou la Corée du Nord soient convaincues de renoncer à leur propre programme d'armement nucléaire. «Les Etats-Unis, en tant que seule puissance nucléaire à avoir jamais utilisé une arme nucléaire, ont la responsabilité morale d'agir», a-t-il déclaré dans un discours prononcé en République tchèque. «En conséquence, aujourd'hui, je souligne avec conviction l'engagement des Etats-Unis et son désir d'œuvrer en faveur de la paix et de la sécurité d'un monde sans armes nucléaires», a ajouté M. Obama, sous les applaudissements d'environ 30 000 personnes rassemblées devant le château de la ville. Concrètement, il a indiqué que son administration allait militer «avec détermination» en faveur de la ratification par le Sénat américain du traité d'interdiction complète des essais nucléaires (CTBT). «Le temps est venu pour que les essais d'armes nucléaires soient définitivement bannis», a-t-il dit. Le traité a été déjà ratifié par 148 pays et n'entrera en vigueur que lorsqu'il l'aura été par les Etats-Unis, la Chine, l'Inde, le Pakistan, Israël, l'Iran, l'Egypte, l'Indonésie et la Corée du Nord. Par ailleurs, M. Obama entend négocier un nouveau traité international capable «de mettre fin de manière vérifiable à la production de matériaux fissiles» à des fins militaires. M. Obama a également appelé de ses vœux la tenue d'un sommet mondial sur la sécurité nucléaire pour empêcher la prolifération des matériaux sensibles. Il a aussi confirmé son intention de négocier avec la Russie d'ici la fin de l'année un nouvel accord sur la réduction des arsenaux nucléaires des deux pays (SART).