Le président américain, Barack Obama, a plaidé, hier, en faveur d'une « réponse internationale forte » après le lancement par la Corée du Nord d'une fusée de longue portée qui, selon lui, souligne « l'importance » de lutter contre la prolifération nucléaire. « Le temps d'une réponse internationale forte est maintenant venu. La Corée du Nord doit savoir que le chemin vers la sécurité et le respect ne passera jamais par les menaces et les armes illégales », a-t-il déclaré lors d'un discours prononcé à Prague. Le Conseil de sécurité de l'ONU devait effectivement se réunir d'urgence, hier, à la demande du Japon et des Etats-Unis pour discuter des implications de ce tir. Ces deux pays estiment que ce lancement constitue une violation des résolutions antérieures. A New York, l'ambassadeur japonais aux Nations unies, Yukio Takasu a, lui aussi, réclamé une réunion d'urgence sur le sujet. Le ministre sud-coréen des Affaires étrangères, Yu Myung-hwan a, lui aussi, dénoncé un tir « provocateur » et souligné qu'il constituait une violation des résolutions déjà prises par le Conseil de sécurité à l'encontre de Pyongyang. De son côté, le secrétaire général de l'ONU, le Sud-Coréen Ban Ki-moon, a « regretté que la Corée du Nord ait procédé comme prévu à ce lancement », malgré les appels fermes de la communauté internationale. Ban Ki-moon a appelé Pyongyang à « se mettre en conformité avec les résolutions du Conseil de Sécurité » et l'ensemble des parties concernées à reprendre les négociations à Six (les deux Corées, Etats-Unis, Russie, Chine, Japon) sur la dénucléarisation de la Corée du Nord. Deux des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, la Chine et la Russie ont, en revanche, adopté des positions plus nuancées, s'abstenant de critiquer Pyongyang et appelant les différents protagonistes « à la retenue ». Au quartier général de l'ONU, à New York, des diplomates estimaient que la Chine et la Russie pourraient bloquer toute tentative des Etats-Unis et de ses alliés occidentaux de faire voter de nouvelles sanctions contre Pyongyang. Un diplomate occidental a toutefois estimé, sous le couvert de l'anonymat, que le Conseil de sécurité pourrait adopter une résolution ou une déclaration non contraignante réaffirmant les résolutions déjà prises. En juillet 2006, le Conseil de sécurité avait adopté la résolution 1695 condamnant la Corée du Nord pour des tirs d'essai de missiles. Elle comporte des mesures contraignantes pour Pyongyang, qui avait tiré sept missiles, dont un Taepodong-2 pouvant théoriquement atteindre le territoire américain. Elle a été suivie, en octobre de la même année, de la résolution 1718 qui sanctionnait l'essai nucléaire nord-coréen effectué en début de mois et qui enjoignait à Pyongyang de « s'abstenir de tout nouvel essai nucléaire ou tir de missile balistique ». selon Séoul, la fusée nord-coréenne transportait apparemment un satellite, alors que Pyongyang affirme avoir réussi à placer un « satellite de télécommunications » en orbite. La Corée du Nord a affirmé plus tôt avoir placé un satellite en orbite, selon l'agence de presse officielle du régime communiste, KCNA, assurant que l'engin transmettait des hymnes à la gloire du régime. Mais selon l'armée américaine, la Corée du Nord a échoué à placer son satellite en orbite, contrairement à ce qu'elle assure, affirmant que « l'engin a atterri dans l'océan Pacifique ».