L'ex-président cubain Fidel Castro a proposé samedi aux Etats-Unis de collaborer dans la lutte contre le virus Ebola afin d'éviter une épidémie sur le continent, dans un article publié dans les médias cubains. "Nous collaborerons avec plaisir avec le personnel américain dans cette tâche" a écrit Fidel Castro, âgé de 88 ans et retiré du pouvoir depuis 2006, dans un article intitulé: "L'heure du devoir". "Nous comprenons tous qu'en accomplissant cette tâche avec le plus haut niveau de préparation et d'efficacité, cela permettra de protéger notre peuple et les peuples frères des Caraïbes et d'Amérique Latine, d'éviter une épidémie (du virus Ebola) qui s'est introduite regrettablement aux Etats-Unis, et pourrait s'étendre", a-t-il ajouté. En dépit de ses difficultés économiques et de ses maigres moyens, Cuba s'est projeté à l'avant-garde de la lutte contre le virus Ebola en envoyant le 1er octobre 165 professionnels de santé en Afrique auxquels viendront s'ajouter des renforts les jours prochains. Castro a affirmé qu'envoyer des médecins cubains en Afrique fut une décision plus difficile à prendre qu'envoyer des soldats combattre en Angola (1976-1990). "Les décisions politiques qui entraînent des risques pour le personnel (...) impliquent un haut niveau de responsabilité (...) c'est même plus dur que d'envoyer des soldats au front", a-t-il affirmé. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a adressé vendredi de très rares remerciements à Cuba pour son aide dans la lutte internationale contre le virus Ebola, les deux pays ayant depuis un demi-siècle des relations exécrables. Il est extrêmement rare que le gouvernement américain s'exprime publiquement en des termes amènes à l'égard de Cuba. "Cuba, un pays d'à peine 11 millions d'habitants, a dépêché 165 professionnels de santé et prévoit d'en envoyer près de 300 de plus", a souligné le secrétaire d'Etat. La Havane et Washington n'ont plus de relations diplomatiques officielles depuis 1961, mais entretiennent chacun une section d'intérêts qui fait office d'ambassade. Les Etats-Unis imposent un embargo depuis 1962 contre le pays communiste. La fièvre hémorragique hautement contagieuse a fait 4.555 morts sur 9.216 cas enregistrés dans sept pays au total, selon le dernier bilan publié vendredi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). A elle seule, la Sierra Leone compte 1.200 morts sur 3.410 cas signalés, d'après la même source.