L'euro baissait face au dollar mercredi, dans un marché fébrile parcouru de spéculations persistantes sur la politique monétaire européenne ainsi que sur les résultats des tests de résistance des banques européennes attendus dimanche. Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), la monnaie unique européenne valait 1,2657 dollar, contre 1,2714 dollar mardi soir. L'euro baissait également face au yen, à 135,80 yens contre 136,04 yens mardi soir. Le dollar progressait face à la devise japonaise, à 107,29 yens contre 106,99 yens mardi soir. L'euro s'était déjà trouvé sous pression mardi après la publication d'informations de presse selon lesquelles la Banque centrale européenne (BCE) étudierait l'extension de ses rachats d'actifs à des obligations d'entreprises, c'est-à-dire à des actifs jugés risqués. Ce programme doit déjà augmenter le montant d'actifs possédés par la banque centrale et le volume d'euros en circulation, diluant en conséquence la valeur de la monnaie unique, et l'ajout d'actifs jugés risqués ajouterait de la pression sur la monnaie unique européenne. "Le conseil des gouverneurs n'a pris aucune décision en ce sens", a réagi mercredi l'institution. Mais "c'est un élément qui a déjà été mentionné par certains", a reconnu Luc Coene, qui représente la Belgique au conseil des gouverneurs. Pour Michael Hewson, analyste chez CMC Markets, "les marchés sont d'autant plus réactifs à la possibilité d'un soutien accru (en zone euro) que la Fed (Réserve fédérale américaine) se prépare à fermer le robinet des rachats d'actifs en mettant un terme à son programme la semaine prochaine". En outre, les cambistes étaient fébriles dans l'attente des résultats de l'examen mené par la BCE sur la qualité des actifs des banques en zone euro. "La façon dont le marché va interpréter ces résultats sera décortiquée par la BCE avant toute décision sur des rachats d'actifs d'entreprises", estimait Derek Halpenny, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi. Les cambistes digéraient mercredi l'accélération surprise de la hausse des prix aux Etats-Unis en septembre. Pour Paul Dales, analyste chez Capital Economics, le renforcement du billet vert associé à la perspective de la poursuite de la baisse des prix de l'énergie laisse entrevoir une stagnation voire un ralentissement de l'inflation à court terme. Ainsi, "la perspective d'un fléchissement de l'inflation devrait donner plus de cartouches aux responsables de la Fed qui préfèrent repousser la perspective d'une hausse des taux", notait M. Dales. La hausse des taux d'intérêt est l'une des principales armes monétaires dont dispose une banque centrale pour contrer une hausse trop marquée de l'inflation. Vers 16H00 GMT, la livre britannique repartait à la hausse face à la monnaie unique européenne, à 78,77 pence pour un euro, mais baissait face au dollar, à 1,6070 dollar pour une livre. La devise suisse restait quasi stable face à l'euro, à 1,2064 franc pour un euro, et baissait face au dollar, à 0,9530 franc pour un dollar. La devise chinoise a fini à 6,1181 yuans pour un dollar, son niveau le plus fort en clôture en huit mois, contre 6,1230 yuans la veille. L'once d'or a terminé à 1243,75 dollars au fixing du soir, contre 1250,25 dollars mardi.