L'euro se stabilisait face au dollar vendredi, les cambistes digérant les données de l'emploi américain pour mai, au lendemain de mouvements en dents de scie suite à l'annonce d'une série de mesures par la Banque centrale européenne (BCE). Vers 13H00 GMT (15H00 HEC), la monnaie unique européenne valait 1,3669 dollar, contre 1,3662 dollar jeudi vers 21H00 GMT. L'euro baissait face à la monnaie nippone, à 139,70 yens contre 139,93 yens jeudi. Le dollar aussi reculait face à la devise japonaise, à 102,18 yens contre 102,41 yens la veille. Les marchés digéraient vendredi un rapport "plutôt quelconque" sur l'emploi et le chômage aux Etats-Unis en mai, réagissant peu, notait David Rodriguez, analyste chez DailyFX. Le taux de chômage aux Etats-Unis est resté stable en mai malgré le recul attendu des créations d'emplois permettant toutefois de dépasser pour la première fois le nombre d'emplois d'avant la récession, selon les chiffres officiels publiés vendredi. Les cambistes optaient ainsi pour la prudence au lendemain d'une certaine agitation sur le marché des devises, qui avait vu la monnaie unique tomber à son niveau le plus faible en quatre mois face au billet vert (1,3503 dollar pour un euro) suite à l'annonce d'une série de mesures par la BCE pour tenter d'enrayer le ralentissement de l'inflation et encourager une croissance économique qui peine à décoller vraiment en zone euro. Elle a d'une part abaissé son principal taux directeur à 0,15% un nouveau plus bas historique, alors que le loyer de l'argent en zone euro stationnait à 0,25% depuis le mois de novembre. Elle s'est surtout lancée dans une expérience jamais menée par une grande banque centrale en portant son taux de dépôt en territoire négatif, à -0,10%. Lors d'une conférence de presse, le président de la BCE, Mario Draghi, a également annoncé différentes incitations pour encourager les banques à prêter aux entreprises et aux ménages. Il a dit préparer activement un programme de rachat d'actifs adossés à des prêts (ou ABS). Si ces mesures ont pour but de stimuler l'activité économique, elles ont pour effet collatéral de rendre la monnaie unique moins rémunératrice et donc moins attrayante pour les investisseurs. La perspective de la mise en place d'un programme de rachats d'actifs a aussi pesé sur la devise, car un tel programme équivaudrait à des injections de liquidités dans le système financier de la zone euro, ce qui diluerait la valeur de l'euro. Après avoir chuté dans la foulée de l'annonce de ces mesures, l'euro a rapidement effacé ses pertes, alors que le président de la BCE Mario Draghi déclarait que les taux d'intérêt de l'institution ont atteint "leurs limites" et ne devraient pas descendre plus bas. Pour Simon Smith, analyste chez FxPro, "si certains qualifient les mesures prises pour combattre le risque de déflation de +gros bazooka+, le sentiment est qu'il est peu probable qu'elles aient beaucoup d'impact", s'avérant n'être que "trop peu, trop tard". Vers 13H00 GMT, la livre britannique se stabilisait face à l'euro, à 81,18 pence pour un euro, et progressait face au billet vert, à 1,6841 dollar pour une livre. La devise suisse baissait un peu face à l'euro, à 1,2185 franc pour un euro, après avoir atteint vers 07H45 GMT 1,2166 suisse, son niveau le plus élevé en un mois. La devise suisse se stabilisait face au dollar, à 0,8911 franc pour un dollar. La devise chinoise a terminé à 6,2506 yuans pour un dollar, contre 6,2545 yuans la veille. L'once d'or a fini à 1254 dollars au fixing du matin, contre 1252,50 dollars jeudi soir.