L'euro baissait face au dollar vendredi, la paire de devises évoluant sur une trajectoire en dents de scie dans un contexte d'incertitudes concernant les perspectives de croissance en zone euro et les intentions de la Réserve fédérale américaine (Fed). Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), la monnaie unique européenne valait 1,2630 dollar, contre 1,2691 dollar jeudi vers 21H00 GMT. L'euro reculait également face au yen, à 136,22 yens - tombant même vers 14H30 GMT à 135,99 yens, son niveau le plus faible en un mois - contre à 136,87 yens jeudi soir. Le dollar se stabilisait face à la devise japonaise, à 107,85 yens, contre 107,84 yens la veille. Le billet vert était tombé jeudi à son niveau le plus faible en trois semaines (107,53 yens). "Les choses sont plus simples quand elles évoluent en ligne droite, mais cela n'a pas été le cas (pour la paire euro-dollar) jusqu'à présent en octobre", observait Simon Smith, analyste chez FxPro. En effet, "juste quand le dollar semblait parti pour reprendre son souffle (après des semaines de hausse continue), la publication de données sur les demandes hebdomadaires meilleures que prévu et le fait que le président de la BCE (Banque centrale européenne) Mario Draghi ait réitéré l'engagement de l'institution d'étendre ses mesures de soutien à l'économie (de la zone euro) en cas de besoin" ont fait retrouver le chemin de la hausse au billet vert", expliquait M. Smith. Lors d'une intervention jeudi à Washington, M. Draghi a ainsi déclaré que la BCE se tenait "prête à modifier la taille ou la composition de [leurs] interventions non-conventionnelles, et ainsi de [leur] bilan, si nécessaire". De nouvelles mesures d'assouplissement tendraient à diluer la valeur de l'euro par rapport aux autres devises, et de nombreux cambistes craignent que l'institution décide de procéder à terme à des rachats d'actifs jugés risqués. La semaine dernière, la banque centrale avait confirmé sa volonté d'acheter à partir de ce mois-ci des obligations sécurisées, ainsi que les fameux ABS ou "asset-backed securities" (des titres financiers adossés à des crédits) au cours du trimestre. Les investisseurs continuaient aussi de digérer la publication ces derniers jours de plusieurs indicateurs qui tendaient à confirmer le coup de froid sur la reprise de l'économie allemande, première de la zone euro. En effet, selon des chiffres publiés jeudi, les exportations allemandes ont baissé de 5,8% en août, et les principaux instituts économiques du pays ont révisé à la baisse la croissance allemande, des éléments de mauvais augure pour l'ensemble de la zone euro. Par ailleurs, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde s'est inquiétée jeudi d'un "sérieux risque" de nouvelle récession dans la zone euro. Les cambistes retrouvaient ainsi de l'appétit pour le dollar, alors que leur enthousiasme avait été tempéré en milieu de semaine par la publication des minutes de la dernière réunion du comité de politique monétaire (FOMC) de la Banque centrale américaine. Ce compte-rendu a en effet montré que certains de ses membres estimaient que la montée du dollar pourrait avoir des effets négatifs sur l'économie américaine en pesant sur ses exportations. Le dollar avait atteint vendredi dernier son niveau le plus élevé en plus de deux ans face à l'euro (1,2501 dollar), et début octobre son plus haut en plus de six ans face au yen (110,09 yens pour un dollar). Parallèlement, le yen a profité des craintes sur la croissance mondiale, les investisseurs cherchant une valeur refuge en période d'incertitudes. Vers 16H00 GMT, la livre britannique se stabilisait face à l'euro, à 78,77 pence pour un euro, et baissait face au dollar, à 1,6034 dollar pour une livre. La devise suisse progressait face à la monnaie unique européenne, à 1,2092 franc suisse pour un euro, mais baissait face au dollar, à 0,9578 franc suisse pour un dollar. La devise chinoise a fini à 6,1310 yuans pour un dollar, contre 6,1305 dollars la veille.