Les milieux de terrain Guy Lusadisu - qui a remporté deux fois le trophée avec le TP Mazembe - et Toufik Zerara sont deux des hommes forts de l'AS Vita Club et de l'ES Sétif, qui s'affronteront dimanche à Kinshasa en finale aller de la Ligue des champions (retour le 1er novembre). Interview croisée, à l'occasion de ce sommet africain inattendu et prometteur. Sans faire injure aux deux clubs, personne ne vous attendait vraiment à ce niveau… Guy Lusadisu : Vous, peut-être (rires) ! Mais nous, nous ne sommes pas si surpris d'être là ! C'est ce qu'on voulait. Mais c'est vrai que nos supporters sont cools avec nous à l'approche de cette finale. Ils sont peut-être aussi surpris que vous. Je me souviens qu'à Mazembe, c'était plus chaud avant les finales. Toufik Zerara : On ne nous attendait même pas du tout. Au mieux, nous faisions partie des outsiders ! Il faut dire que les clubs algériens n'avaient plus de résultats sur la scène africaine depuis longtemps. Quelles sont les forces de vos équipes respectives ? Lusadisu : Un gros mental. Beaucoup de maturité aussi. Notre coach, Florent Ibenge (également sélectionneur de la RDC, NDLR) a apporté de la discipline. On a beaucoup progressé avec lui. Zerara : Une grosse solidarité, surtout. Cela nous a permis de conserver et de gérer un score, où au contraire de retourner des situations compliquées, comme face à Mazembe en demi-finale (2-1, 2-3). On ne lâche pas grand-chose. Et les points faibles ? Lusadisu : Un manque d'attention sur les coups de pied arrêtés. Sur lesquels les Maghrébins sont en général efficaces. Et défensivement, on manque parfois de concentration. Zerara : On a parfois une certaine tendance à se relâcher. Un peu trop de confiance en nous, peut-être… Mais n'oubliez pas que l'effectif est assez jeune, et que pas mal de joueurs ont découvert la Ligue des champions cette année ! Pour les Maghrébins, est-ce aussi difficile d'aller en Afrique subsaharienne pour eux, que pour les Subsahariens d'aller dans le nord du continent ? Lusadidu : C'est toujours difficile. Au Maghreb, les équipes sont plus professionnelles, mieux organisées. C'est un peu ce qui nous manque en Afrique subsaharienne. On préfère les jouer chez nous. Zerara : C'est vrai que ce n'est jamais simple. Surtout en cette période, avec la chaleur, l'humidité. Remarquez, on s'est qualifié pour la finale à Lubumbashi… Le terrain de Kinshasa est en synthétique. Bon, en Algérie, il n'y a quasiment que ça. Sur ce point, on ne sera pas dépaysés… Quel est le favori de cette finale ? Lusadisu : C'est du 50-50. Sachant qu'on va souffrir en Algérie, il faudra faire la différence chez nous. Allez, je vais dire une victoire 2-0. Et même 3-0… Zerara : Vraiment, cela s'annonce serré. J'ai un peu regardé Vita Club en demi-finale contre Sfax (2-1). Un bon score pour nous à l'aller, ce serait un match nul, genre 0-0 ou 1-1. Pour être en position de force au match retour.