Comment s'étonner de l'agressivité ambiante dans les cours d'école et du langage grossier qui est légion dans la bouche des écoliers, lorsque les grands, censés être la référence des enfants, s'insultent sans retenue devant eux. Qui plus est lorsque l'un de ces adultes est « l'homme fort» de l'établissement, à savoir le directeur de l'école primaire «himself». Ce responsable pédagogique a accusé un parent d'élève de l'avoir insulté et par la même, d'avoir porté atteinte à sa réputation. Les faits se sont déroulés le jour de la rentrée scolaire, quand une altercation entre la victime et son offenseur éclata au beau milieu de la cour de l'école et ce, en présence de l'ensemble des élèves, des professeurs ainsi que de nombreux parents d'élèves. Lors de l'audience, qui a eu lieu au tribunal correctionnel de Chéraga, le directeur affirma que l'accusé était hors de lui car l'inscription de sa fille en classe de préscolaire n'avait pas été effectuée. «Notre établissement ne fournit que 50 places pour les plus petits. Les inscriptions se font au mois de mars pour la rentrée de septembre. Et même si les parents s'y prennent plusieurs mois à l'avance, il y a une commission, composée d'inspecteurs et de professeurs qui étudie les dossiers, arrête et valide la liste définitive des inscrits», expliqua-t-il à la juge. «Ce monsieur est venu voir la liste en question et déçu de ne pas y trouver le nom de sa fille, a commencé à crier, à me dire qu'il ne reconnaissait pas la commission. Ensuite, il a exigé de moi d'ôter un nom de la liste pour le remplacer par celui de son enfant. Devant mon refus catégorique, et sans égards aux enfants qui écoutaient et les adultes présents, il a débité un chapelet d'insultes et d'insanités des plus ordurières les unes que les autres», poursuivit-il, indigné. En compensation du tort fait à sa réputation et à son image de marque, le directeur demanda un dédommagement d'un montant de 120 000 DA. L'accusé quant à lui, ne niant pas sa tentative de «corruption», assura toutefois à la présidente que les insultes avaient fusé de la part du directeur en premier. «C'est moi qui aurait dû porter plainte contre lui et non le contraire», s'exclama-t-il. Le procureur de la République requit une peine de prison ferme d'un mois, assortie d'une amende de 20 000 DA.