Les deux géants de Manchester, United et City, se présentent profil bas avant leur derby de dimanche pour la 10e journée du championnat d'Angleterre, les Citizens restant sur deux défaites alors que les Red Devils sont toujours aussi inconstants. Après un enchaînement de sept matches sans défaite sur lequel le champion en titre comptait pour titiller Chelsea, City vient en effet de replonger contre West Ham en Premier League (2-1) puis Newcastle (2-0) en Coupe de la Ligue. Contraint d'aligner mercredi son équipe-type contre les Magpies, ses hommes tâtonnant toujours pour trouver la bonne carburation Manuel Pellegrini a en outre perdu son meneur Silva pour plusieurs semaines. Ce qui devrait profiter à Nasri contre les Red Devils. Il a eu beau stigmatiser le "manque de confiance" d'une équipe nullement dominée malgré les défaites, il n'en demeure pas moins qu'il semble surtout manquer l'ingrédient mystère qui lui a donné le titre au printemps. "Il faut juste que certains, y compris moi, on élève notre niveau et ça ira, a répondu le gardien Hart. C'est juste un de ces nouveaux moments délicats dont on s'est toujours tiré. Il y a un an, notre situation à la même époque était même pire et on a pourtant fini par gagner". S'ils sont toujours sur le podium, les Citizens (3e), qui ont rossé 4-1 et 3-0 l'an passé leur rival, se retrouvent pourtant déjà à six points du leader Chelsea, avec également Southampton intercalé entre eux. Leur adversaire de dimanche serait lui probablement ravi de se retrouver aussi haut alors qu'il se reconstruit après une saison calamiteuse. Mais United est seulement 8e, à dix points des Blues de José Mourinho. La faute en revient à un début de saison raté, provoqué par les approximations tactiques du nouvel entraîneur et le recrutement déséquilibré de Louis van Gaal qui privilégie comme rarement l'attaque. Retour de Rooney "C'est un match parmi 38, a tempéré le Néerlandais. Il ne faut pas jouer ce match d'un point de vue émotionnel exclusivement, mais aussi tactiquement. La rivalité, c'est pour les supporteurs même si je l'ai ressentie quand Giggs a présenté son analyse sur City. J'ai senti de la tension". Il y a deux journées, MU semblait pourtant avoir trouvé ses marques mais les nuls qui ont suivi, sur la pelouse de WBA (2-2) et contre Chelsea (1-1), ont ramené les questions à la surface même si le club reste sur quatre matches sans défaite. Arraché à la dernière seconde, ce résultat contre les Blues peut tout de même regonfler le moral des coéquipiers de Van Persie. Mais d'un point de vue comptable, il ne sera réellement bonifié qu'avec une victoire à l'Etihad. Sinon, la série actuelle ne sera rien d'autre qu'un coup d'arrêt. Après le match de la 12e journée à Arsenal, United pourrait même n'avoir plus comme objectif fin novembre qu'une place plus ou moins haute dans le ventre-mou. En attendant, les Red Devils enregistrent la fin de la suspension de Rooney, le meilleur buteur de l'histoire du derby avec 11 réalisations. Avec van Persie enfin décisif et Januzaj déchaîné contre Chelsea, Di Maria qui a tenu l'équipe à bout de bras jusque-là, difficile de savoir comment le technicien néerlandais va s'y prendre pour rester équilibré. Le nouveau forfait de Falcao tombe finalement presque à pic... En face, Pellegrini apprécie le 4-4-2 à domicile mais derrière Agüero et ses neuf buts en championnat, Dzeko n'a pas tenu la distance, accréditant la thèse d'un retour de Jovetic. Derrière, en revanche, il ne faudrait pas que les déceptions Demichelis ou Mangala viennent contaminer le capitaine Kompany avant une semaine aux allures de tournant. Car City abattra ensuite mercredi sa dernière carte en Ligue des champions contre le CSKA Moscou.