Les membres du Conseil de la nation ont insisté lundi lors du débat autour du projet de la loi de Finances 2015 sur l'impératif, d'encourager l'investissement productif en vue de diversifier les revenus de l'économie nationale saluant, d'autre part, la politique de subvention sociale suivie par l'Etat pour la prise en charge des catégories vulnérables à faible revenu. Pour Salah Derradji, sénateur du parti du Front de libération nationale (FLN), le PLF 2015 prévoit des facilités considérables pour les investisseurs à savoir l'exonération d'impôts pour une certaine durée et l'allègement des charges des cotisations sociales de nature à redynamiser la scène économique, des mesures qui auront un impact positif sur le marché du travail et permettront de créer de la richesse hors hydrocarbures". "Toutefois, il ne faut pas perdre de vue la +vulnérabilité+ de l'économie nationale basée sur la rente pétrolière, ce qui signifie de compter toujours avec les solutions conjoncturelles dans le traitement des différents problèmes sociaux", a fait noter M. Derradji. La relance effective de l'économie nationale doit se faire sur des bases solides tel l'investissement productif en tenant compte des spécificités de chaque région du pays et en luttant contre la corruption et la bureaucratie qui entravent le développement économique. Boualem Settah du RND a, de son côté, contesté le PLF -même s'il comporte plusieurs mesures positives comme le soutien à la classe sociale- du fait que le financement du budget de l'Etat s'est fait essentiellement sur la base des revenus des hydrocarbures au moment où de nombreux pays arabes ont pu dépasser ce "problème". Il a souligné la nécessité pour le Gouvernement de mettre en place, au plus vite, des mécanismes susceptibles de hisser les performances économiques afin d'assurer les nouvelles charges induites par l'annulation de l'article 87 bis. De son côté, Zahia Benarous du tiers présidentielle a estimé que le projet de loi de finances 2015 venait renforcer le processus du développement national dans une conjoncture sécuritaire et économique délicate, appelant au soutien et à l'encouragement de la production nationale et à la rationalisation des dépenses à travers la révision du marché boursier et le développement du système financier et bancaire. Mme. Benarous s'est félicitée par ailleurs de la politique de soutien social adoptée par l'Etat en faveur des catégories vulnérables. Pour sa part, Lamri Lakehal du FLN, a souligné le rôle de l'investissement dans la création de fonds nécessaires à la réalisation de projets productifs et le transfert des technologies d'où la nécessité, a-t-il dit, de lever tous les obstacles qui entravent les investisseurs nationaux et étrangers. D'autres membres du Conseil ont évoqué également la révision du code des marchés publics soulignant la nécessité de réduire le taux de recours au fonds de régulation des importations pour couvrir le déficit budgétaire notamment avec les fluctuations des cours de pétrole. Ils ont également évoqué la lutte contre la corruption, la bureaucratie et l'évasion fiscale. Le ministre des Finances, Mohamed Djellab, a présenté lundi devant le Conseil de la nation, le projet de loi de finances 2015 lors d'une séance plénière présidée par Abdelkader Bensalah, président du conseil, en présence de membres du gouvernement. Le débat se poursuivra jusqu'à mardi. M. Djellab répondra mercredi aux réponses des membres du Conseil avant que le projet de la loi de finances 2015 ne soit voté jeudi.