Le Front Polisario a demandé à l'Union européenne (UE) de condamner le dernier discours du roi Mohammed VI du Maroc sur le Sahara occidental qui constitue "un affront au processus de paix". Le roi Mohammed VI avait déclaré à l'occasion du 39ème anniversaire de l'invasion de ce territoire par le Maroc que le conflit du Sahara occidental ne relevait pas d'une question de décolonisation. Il a soutenu que le mandat de la mission de paix de l'ONU (Minurso) ne devait pas être étendu à la surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental. "Les déclarations du roi Mohammed VI sont une offense au processus de paix élaboré par l'ONU" et "plongent tous les efforts du Maroc pour trouver une solution dans le discrédit", a précisé Mohamed Sidati, ministre et représentant du Polisario dans une lettre au Haut-représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-présidente de la Commission européenne. Se référant à la décision des Nations unies de reconnaître dès 1963 le Sahara occidental comme territoire non autonome, le responsable sahraoui a souligné que le discours du souverain marocain "discrédite l'ONU, contredisant sa charte, les différentes résolutions que ses membres ont adopté, le processus de paix et les négociations directes sous les auspices de l'envoyé personnel pour le Sahara occidental, Christopher Ross". "Depuis 1991, la Minurso mission des Nations unies a été mandatée pour organiser un référendum afin que le peuple sahraoui puisse exercer son droit à disposer de lui-même. Le Front Polisario s'est engagé dans des négociations pour que le peuple puisse choisir entre l'indépendance ou l'intégration au Maroc" rappelle M. Sidati. Il a relevé que ce dernier (le Maroc) "n'a aucune souveraineté sur le Sahara occidental, comme l'ont affirmé la cour internationale de justice et les résolutions pertinentes de l'ONU, et ainsi n'est pas en position de faire des propositions mais continue de vouloir faire passer l'autonomie pour un choix alors qu'elle ne constituerait que l'affirmation du fait accompli de son annexion du territoire". "Les tactiques dilatoires et obstructives du Maroc", qui ont conduit à l'impasse actuelle, "doivent être dénoncées par l'UE comme inadmissibles", a affirmé le responsable sahraoui. Le ministre a pressé l'UE "d'assumer ses responsabilités, s'agissant d'un partenaire pour lequel l'Union est pourvoyeuse de fonds, en incitant les autorités marocaines à débloquer le processus de paix".