Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, qualifie « de coup de couteau dans le dos de la communauté internationale » le contenu du discours prononcé, dimanche soir, par le souverain marocain, Mohammed VI. « Le discours du roi marocain représente un coup de couteau dans le dos de la communauté internationale, car il constitue une fuite en avant et une autre entrave aux efforts engagés par l'ONU pour la décolonisation du Sahara occidental », a-t-il déclaré dans une allocution prononcée à l'issue d'un déjeuner organisé à Tindouf en l'honneur du président de l'APN, Abdelaziz Ziari. La réponse du président sahraoui à Mohammed VI est claire : « J'affirme que le Sahara occidental, le Front Polisario et le peuple sahraoui ne sont pas concernés par ce discours. Le Sahara occidental n'a pas été marocain et il ne sera jamais marocain ». Dans son discours prononcé, dimanche dernier, le roi marocain réaffirme « son attachement au plan d'autonomie du Sahara comme unique solution à ce conflit ». Mohammed VI semble vouloir mettre la communauté internationale devant le fait accompli en annonçant le lancement de son programme de régionalisation en juin prochain. Un programme dans lequel sera intégré le plan d'autonomie du Sahara occidental. Dans son allocution, Mohamed Abdelaziz lui rappelle le contenu des différentes résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. Dans ce sens, il précise que seul le peuple sahraoui peut décider de son avenir à travers l'organisation d'un référendum d'autodétermination. « L'affaire du Sahara occidental est une question de décolonisation inscrite au niveau de l'ONU, en attendant l'organisation d'un référendum sur l'autodétermination du peuple sahraoui. C'est ce dernier, et lui seul, qui peut trancher la question de la souveraineté de son territoire », a-t-il rappelé. Le premier responsable de la RASD dénonce également le contenu du discours de Mohammed VI qui, estime-t-il, tente de blanchir l'image de son pays au moment où son gouvernement est en train de commettre « d'horribles violations des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés ». Le président sahraoui exhorte ainsi la communauté internationale à prendre ses responsabilités en imposant les sanctions nécessaires sur le royaume chérifien pour l'obliger à respecter la légitimité internationale et le droit humain international. « Il faut arrêter la signature de tous les accords avec le Maroc pour l'exploitation des territoires sahraouis occupés », a-t-il demandé, en invitant l'UE à annuler le statut privilégié accordé au royaume marocain.