A l'aéroport international de Bamako, la vigilance contre Ebola est de rigueur : les passagers sont passés au peigne fin et leur température corporelle mesurée afin de détecter un éventuel accès de fièvre. Le Mali, le 6e pays africain touché par l'épidémie d'Ebola, connait depuis une semaine une certaine angoisse au sein de la population locale, notamment dans la capitale Bamako, essayant tant que mal de faire face à ce virus qui a tué trois personnes, sur quatre cas testés positifs. Les agents de la santé sont sur le qui-vive. Le moindre doute sur une fièvre suspectée chez un passager pousse automatiquement les services concernés à prendre des mesures sur ce cas. "Le Mali est touché, cela est une certitude. A Bamako, il a eu déjà deux décès, ce qui a poussé le gouvernement à mettre tous les moyens pour éviter la propagation de ce virus", indique à l'APS, Cheikh Mamadou, agent d'hygiène. Partout dans la ville, et notamment au niveau des espaces publics, des pancartes sont accrochées, appelant la population à plus de vigilance, à connaitre les gestes à éviter, et à la nécessité de respecter l'hygiène. "Evitez les accolades, éviter de serrer la main, et lavez-vous les mains au moins quatre fois par jour", peut-on lire dans l'une des affiches du ministère de la Santé et de l'Hygiène Publique, qui invite toutes les personnes ayant eu des contacts directs ou indirects avec les personnes déclarées positives à se faire identifier pour un contrôle sanitaire en appelant aux numéros verts. A l'entrée notamment des hôtels, des flacons de gel pour mains antibactériens ont été mis à la disposition des résidents, où "ils sont appelés à s'en servir à chaque instant pour éviter tout risque de contamination", estime Ibrahima, fonctionnaire au sein d'un hôtel. Le moindre symptôme apparenté à ceux du virus Ebola chez un patient, amène les populations à pointer du doigt Ebola, créant la panique dans le quartier ou le centre de santé concerné. La vie dans la capitale est désormais rythmée par les fausses alertes et la psychose. Cette situation a commencé le samedi 25 octobre 2014, au lendemain du décès d'une fillette de 2 ans et demi dans la région de Kayes, venue de la Guinée où elle avait contracté le virus avec ses deux parents, tous morts de la maladie. "Le meilleur moyen de combattre ce virus est la prévention, tout le monde est appelé à respecter les mesure d'hygiène par ce que le danger existe réellement. C'est vrai que la population est angoissée, mais il ne faut pas dramatiser", a indiqué à l'APS Christophe, chef d'entreprise. Le gouvernement appelle à la mobilisation générale Le Gouvernement en appelle à la mobilisation générale de l'ensemble des populations, pour véhiculer les messages de prévention et faire respecter les mesures d'hygiène et les consignes sanitaires, qui "demeurent des conditions essentielles de prévention de cette maladie". Dans un communiqué publié samedi, le Premier Ministère a appelé la population "au calme et à la sérénité, et lui assure que les dispositions existantes ont été renforcées pour éviter la propagation de la maladie sur le territoire national". La sélection algérienne de football, attendue ce lundi soir à Bamako, en vue de son match face au Mali, ce mercredi, est appelée faire preuve de vigilance. "Aucune mesure exceptionnelle n'est prévue pendant le séjour des joueurs algériens à Bamako", a affirmé un membre de la commission media de la fédération algérienne de football (FAF). Le nombre de morts dus à l'épidémie de fièvre hémorragique Ebola a dépassé le cap des 5 000, avec 5 160 décès enregistrés pour 14 098 cas, selon le dernier bilan de l'OMS, diffusé mercredi 12 novembre. Huit pays ont enregistré des cas mortels, avec la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone en première ligne. Dans ce dernier pays, l'OMS constate "une forte hausse" du nombre de cas, avec 421 infections nouvelles la semaine dernière. L'épidémie, la plus grave depuis l'identification du virus en 1976, est partie de Guinée fin décembre 2013.