Les partenaires du dialogue intermalien ont appelé jeudi à Alger, lors du 4e round des négociations, le gouvernement malien et les représentants des groupes politico-militaires de la région du nord du Mali à des "compromis" pour parvenir à une paix durable et globale. Les négociations entre le gouvernement malien, la coordination des mouvements signataires de la Déclaration d'Alger du 9 juin 2014 et les mouvements signataires de la Plateforme d'Alger du 14 juin 2014, se poursuivent sous l'égide de l'équipe de médiation comprenant l'Algérie, chef de file, l'ONU-MINUSMA, l'UA, CEDEAO, l'Union européenne (UE) et l'Organisation de la coopération islamique (OCI), ainsi que le Burkina-Faso, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria et le Tchad. Dans son intervention, le représentant des Nations unies, Arnauld Akodjenou a souligné l'importance de ce dialogue pour l'avenir du Mali, appelant les différentes parties impliquées dans les discussions à "faire preuve de leadership" et à "faire des compromis et des concessions" pour résoudre le conflit dans le nord du Mali. M. Akodjenou a lancé un appel aux mouvements politico-militaires, les invitant à "se sacrifier aux compromis et aux concessions" et à "participer personnellement et activement aux échanges du dialogue". "Plus vite nous choisirons de faire la paix, mieux cela vaudra pour qu'ensemble nous constituerons un front uni contre les ennemis de la paix", a-t-il ajouté. Représentant l'Union européenne (UE), Michel Reveyrand - de Menthon a exprimé pour sa part la disposition de l'UE à soutenir le processus de dialogue, évoquant le besoin de "parvenir à un bon accord entre les parties" engagées. "Toutes les parties pour parvenir à cet accord doivent comprendre et vouloir trouver ensemble un compromis et pour cela il faut prendre en compte les attentes, le point de vue et les perspectives de l'autre", a-t-il insisté. M. Aboudou Touré Cheaka qui représente la Commission de la CEDEAO, a estimé, quant à lui, que c'est aux Maliens de "mesurer leur responsabilité" pour trouver une issue à la crise. "Nous n'avons pas d'autres choix que d'aller de l'avant pour un accord entre Maliens et pour les Maliens", a-t-il dit. L'Organisation de la coopération islamique (OCI) par la voix de son représentant Mahmoud Compaoré a rappelé que "la plus grande part de responsabilité dans la résolution de la crise revient aux Maliens", qui sont invités dans leur ensemble, gouvernement et groupes armés, "à garder à l'esprit l'intérêt général et à œuvrer pour le succès du dialogue". L'ambassadeur du Burkina Faso, Djindjer Dominique a, pour sa part, exhorté les participants à "déployer tous les efforts nécessaires pour aboutir à une sortie de crise à même de redonner un véritable espoir aux populations du Mali". Pour atteindre ces objectifs, il a préconisé aux différentes parties prenantes aux discussions de "s'efforcer au respect scrupuleux de l'esprit et de la lettre de certains prérequis et préalables fondamentaux qui constituent l'épine dorsale des négociations". '"Une remise en cause de certains engagements risque au pire d'enregistrer un recul préjudiciable à la paix", a-t-il dit. De son côté, l'ambassadeur du Nigeria, Iliya A.D.Nuhu a mis en exergue la nécessité de faire preuve "de ténacité, de patience et d'engagement" pour réaliser les objectifs assignés. Il a appelé les parties maliennes à comprendre que "le Mali est très grand pour contenir tout le monde". L'ambassadeur du Niger a estimé que des avancées significatives ont été réalisées lors des discussions, grâces au gouvernement malien et aux mouvements du Nord qui ont fait preuve de "disponibilité et de volonté". L'ambassadeur du Tchad Abdoulhamid Hagira, a appelé à privilégier l'intérêt du Mali. "Nous espérons arriver à un accord en comptant sur le courage de tous", a-t-il affirmé. Le gouvernement malien et les représentants des groupes politico-militaires de la région du nord du Mali avaient accepté en octobre dernier "comme une base solide" un document de négociation, soumis par l'équipe de la médiation, comportant des éléments d'un accord de paix. La médiation avait soumis aux parties un document de négociation comportant des éléments d'un accord de paix, compromis "novateur" par rapport à tout ce qui a pu être négocié auparavant. "Une feuille de route" et "une déclaration de cessation des hostilités" avaient été signées en juillet dernier au terme de la phase initiale des pourparlers, en vue de préparer les conditions nécessaires pour l'émergence d'une solution globale et négociée du problème des régions nord du Mali. Les deux documents constituent une assise solide à "la plate-forme préliminaire d'entente visant à trouver une solution définitive à la crise malienne" et la "Déclaration d'Alger", qui avait engagé les parties maliennes d'œuvrer au renforcement de la dynamique d'apaisement en cours et de s'engager dans le dialogue intermalien inclusif dans le cadre du respect de la préservation de l'intégrité territoriale du Mali. Outre les représentants du gouvernement malien, les six mouvements signataires des deux documents sont le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA), la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR), le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (dissident).