Les joueurs de la sélection algérienne de football doivent "répondre présents" face au défi physique imposé par leurs adversaires s'ils veulent sortir indemnes du 1er tour de la coupe d'Afrique des nations (CAN-2015) en Guinée équatoriale (17 janvier-8 février), a indiqué dimanche à Alger l'ancien attaquant des Verts, Rabah Madjer. L'Algérie a été versée dans un groupe C très relevé composé également du Ghana, de l'Afrique du Sud et du Sénégal. "Il n'y a que de grosses cylindrées dans notre groupe. Nous sommes appelés à affronter des équipes réputées pour leur force physique. Les joueurs algériens doivent bien se préparer pour répondre présents en gagnant le maximum de duels", a déclaré Madjer, invité du Forum sports du quotidien El Moudjahid. L'ex-buteur algérien, sacré champion d'Europe en 1987 avec le FC Porto, a souligné la difficulté de la tâche qu'attend les camarades de Sofiane Feghouli en Guinée équatoriale. "La CAN n'est pas le Mondial, a-t-il averti. Une préparation adéquate est nécessaire pour réussir un bon tournoi. Nos joueurs formés en Europe ne sont pas habitués aux conditions extrêmement difficiles de l'Afrique et le staff technique doit prendre très au sérieux ce paramètre en mettant en garde les joueurs". "Souvenez-vous qu'à Ziguinchor (CAN-1992 au Sénégal, ndlr), nous sommes passés à côté alors que nous étions champions d'Afrique en titre. Moi personnellement je me suis senti étouffé et incapable de courir. Le sélectionneur Gourcuff doit penser à ça et tenter de gérer la situation", a-t-il raconté. D'autre part, Madjer a dit "ne pas comprendre" le pourquoi du choix de la Tunisie comme seul adversaire des Verts en amical avant la phase finale de la 30e édition de la CAN. "Sincèrement, je n'arrive pas à comprendre l'intérêt de jouer un match amical face à la Tunisie qui est une équipe dont le style de jeu ne correspond pas à celui des Sénégalais, Ghanéens et Sud-Africains", s'est étonné l'ex-entraîneur national. Bencheikh préconise un changement "radical" du championnat local L'ancien milieu de terrain de charme du Mouloudia d'Alger, Ali Bencheikh, invité lui aussi du Forum sports du quotidien francophone, a abondé dans le même sens. "Les joueurs de Gourcuff vont découvrir l'humidité et la chaleur. Notre équipe nationale doit être préparée pour évoluer dans des conditions autres que celles existant en Europe. Le match amical devant les Tunisiens ne nous arrange pas à le faire et j'aurais préféré affronter un pays africain anglo-saxon au lieu d'affronter les Aigles de Carthage", a-t-il dit. Les Verts débuteront la CAN-2015 face à l'Afrique du Sud le 19 janvier, avant d'affronter le Ghana le 23 et le Sénégal le 27 du même mois. Les deux premiers matchs auront lieu à Mongomo, alors que le troisième se déroulera dans la capitale Malabo. "Le premier match face à l'Afrique du Sud sera très important pour se faciliter la tâche. Si ce sera le cas, on aura accompli un grand pas vers la qualification avant d'affronter les solides Ghanéens", a souhaité Bencheikh. Dans un autre registre, l'ancien champion d'Afrique-1976 avec le Doyen, s'est dit favorable à un "changement radical" au niveau du championnat local qui n'"a de professionnel que le nom", selon lui. "Nous devons absolument revenir à un championnat d'élite de huit ou 10 équipes maximum. Ces formations doivent répondre aux exigences strictes du cahier des charges. C'est seulement de cette manière qu'on redémarrera sur de bonnes bases", estime Bencheikh. L'ancien international a également insisté sur l'importance des sélections nationales des jeunes catégories qui doivent désormais retrouver les compétitions continentales. "Depuis un bon moment l'Algérie ne prend pas part aux championnats d'Afrique des U17, U19 et U21. C'est très préjudiciable pour ces jeunes qui s'éloignent ainsi de plus en plus du haut niveau. Ce sera difficile de rattraper notre retard", a analysé Bencheikh.