Un tribunal égyptien a condamné à mort dimanche quatre membres des Frères musulmans pour le meurtre de manifestants et possession d'armes à feu et de munitions, a indiqué une source judiciaire. Sur les 18 accusés, 4 ont été condamné à mort, reconnus coupables de "meurtre de manifestants qui avaient attaqué les locaux de la confrérie de l'ancien président Mohamed Morsi, d'incitation au meurtre et de possession d'armes à feu et de munitions", selon un responsable du tribunal. Le 30 juin 2013, en marge des rassemblements qui ont conduit l'armée à destituer M. Morsi le 3 juillet, des manifestants anti-Morsi avaient tenté d'investir les locaux des Frères musulmans au Caire. Douze d'entre eux avaient été tués dans des heurts avec des partisans du président déchu. Conformément à la loi égyptienne, ces peines capitales seront soumises à l'avis --purement consultatif-- du mufti, le représentant de l'islam auprès des autorités. Elles seront ensuite confirmées ou commuées en peine de prison. La décision définitive du tribunal sera connue le 28 février, tout comme le verdict à l'encontre des 14 autres accusés, dont le guide suprême des Frères musulmans Mohamed Badie et deux autres hauts responsables, Khairat al-Chater et Saad al-Katatni. M. Badie a déjà été condamné à mort dans un autre procès pour des violences similaires ainsi que trois fois à la prison à perpétuité dans d'autres affaires. La peine de prison à vie se traduit par 25 années de détention au maximum en Egypte. La confrérie des Frères musulmans, qui avait remporté toutes les élections organisées depuis 2011 jusqu'à l'éviction de M. Morsi, a été déclarée "organisation terroriste" par le Caire. Mardi, 188 personnes ont été condamnées à mort pour le meurtre de 13 policiers dans un village à l'extérieur du Caire, la capitale égyptienne.