Le président de l'Association nationale des moudjahidine du Ministère de l'armement et des liaisons générales (MALG), Daho Ould Kablia, a souligné mardi à Alger qu'Ahmed Medeghri était un homme politique pourvu d'une forte personnalité et soucieux de ses prérogatives de ministre de l'Intérieur au lendemain de l'indépendance. Lors du forum de la mémoire organisé par l'association Machaal Echahid en collaboration avec le forum du quotidien "El-Moudjahid" sur l'institution de l'administration algérienne au lendemain de l'indépendance, à l'occasion du 40e anniversaire de la disparition de cet homme illustre, M. Ould Kablia a salué le parcours politique d'Ahmed Medeghri, premier ministre de l'Intérieur de l'Algérie indépendante, et sa gestion éclairée de l'administration après l'indépendance. Revenant sur la vie de Medeghri dont il était un ami proche depuis l'époque du lycée dans la ville de Mascara, M. Ould Kablia a souligné que Medeghri faisait montre de rigueur et de discipline dans la gestion des affaires publiques depuis qu'il était wali de Tlemcen au lendemain de l'indépendance jusqu'à sa désignation ministre de l'Intérieur dans le gouvernement d'Ahmed Ben Bella. Medeghri avait une forte personnalité et il ne tolérait aucune immixtion dans la gestion de son secteur, soucieux qu'il était de ses prérogatives et de ses missions dont il s'acquittait pleinement, a fait savoir l'intervenant. Selon M. Ould Kablia, des différends avec Ben Bella ont amené Medeghri à démissionner de son poste pour ne revenir à la gestion des affaires intérieures qu'avec l'arrivée au pouvoir de Boumediene en 1965, a-t-il précisé. Il s'attellera, dés lors, à l'organisation du ministère de l'Intérieur, au développement de l'Ecole nationale d'administration (ENA), qui portera désormais son nom, et au renforcement de l'administration locale au service des citoyens, a-t-il ajouté. Le directeur général du centre national des archives, Abdelmadjid Chikhi, est, pour sa part, revenu sur l'importance du processus de création de l'ENA après l'indépendance, précisant que les dirigeants de la révolution "n'ont guère pensé à la formation dans l'administration pour assurer la gestion des institutions de l'Etat après l'indépendance". L'instance exécutive provisoire avait formé immédiatement après l'indépendance des groupes pour assurer la gestion de l'administration, avant d'envisager la création d'une école nationale d'administration. Le défunt Medeghri a joué un rôle important dans la création et la promotion de cette école. Selon le conférencier, l'école était "totalement indépendante de l'Université et demeurait neutre face aux conflits idéologiques et politiques qui marquaient cette époque", ajoutant que Medeghri aspirait à former "un fonctionnaire administratif neutre qui place l'intérêt du pays au dessus de toute autre considération". Medeghri, qui gérait lui même cette école, veillait à "l'ériger en pôle de formation au profit des cadres de l'Etat dans le domaine administratif". Les anciens ministres de l'Intérieur, Nouredine Yazid Zerhouni et chef du gouvernement, Abdeslam Belaid ont mis l'accent sur les compétences du défunt en matière de gestion du ministère de l'Intérieur, soulignant qu'il était "parmi les premiers à avoir pris en charge le développement du secteur des collectivités locales en général et les communes et les wilayas en particulier". Ont pris part à cette rencontre, des membres de la famille du défunt, ses compagnons au sein du mouvement estudiantin et durant la guerre de libération et la période post-indépendance.