Les recherches se poursuivaient vendredi pour retrouver le troisième marin disparu dans la nuit de mardi à mercredi à bord d'une pilotine qui avait chaviré par gros temps dans la rade d'Alger alors qu'elle devait porter assistance à un navire, a indiqué vendredi une source autorisée à l'Entreprise portuaire d'Alger (Epal). "Les recherches se poursuivent avec de gros moyens pour retrouver Sofiane", le troisième marin disparu à bord de cette pilotine, dont les corps des deux membres d'équipage, le capitaine Chalabi (la cinquantaine) et Khodjaoui Rachid (50 ans) ont été retrouvés coincés à bord de cette embarcation jeudi aux Sablettes, complètement ensablée, et méconnaissable, a précisé à l'APS Abderrahmane Timizar, chargé de la communication à l'Epal. A l'heure actuelle, les recherches se poursuivent pour retrouver Sofiane, âgé de 33 ans, un marin professionnel et qui connaît bien la mer", ajoute la même source qui précise que l'équipage de cette pilotine "était composé de marins chevronnés, à l'image du capitane Chalabi et du matelot Khodjaoui Rachid". Les responsables du port d'Alger avaient reçu mardi en début de journée un Bulletin météo spécial (BMS), alertant les autorités portuaires de l'imminence de l'arrivée d'une forte perturbation, avec des vents violents de 80 à 100 km/h et une tempête de force 9. Capitaine courage "Immédiatement, toutes les dispositions ont été prises pour éviter une catastrophe, notamment la décision de faire évacuer à la rade d'Alger 15 navires, dont des pétroliers et porte conteneurs", explique M. Timizar, selon lequel "il fallait les faire évacuer avant 13 heures, car le BMS annonçait l'arrivée de la tempête vers 21 heures". L'avant dernier bateau est sorti aux environs de 21 heures, escorté par une pilotine qui devait ramener ensuite le capitaine de ce navire. "Mais, au milieu de la rade d'Alger, elle n'a pu continuer, assaillie par de grosses vagues. Son capitaine a décidé de rentrer au port, car il y avait de gros risques. Mais, à son arrivée au quai, un capitaine qui était là a sermonné l'équipage et leur a reproché de n'avoir pas ramené le capitaine du navire. Pour lui, ‘'il était impossible de laisser le capitaine du navire seul à bord avec ce gros temps. Il a immédiatement désigné deux matelots et est sorti avec eux pour aller ramener le capitaine du navire, qui attendait en rade pour qu'il soit ramené à terre. Malheureusement, les vagues étaient trop fortes et atteignaient des creux de 10 mètres. La pilotine a sombré dans les flots déchainés", détaille M. Timizar, selon lequel le jeune Sofiane (33 ans), celui qui est toujours porté disparu, aurait plongé dans les flots, pour éviter qu'il ne soit prisonnier de l'embarcation. Une grosse tempête avec des vents de force 9, et une mer démontée avec des creux de 9 à 10 mètres, avait sévi mardi soir sur la côte algéroise, rendant toute navigation impossible. Les responsables de l'Epal, pour éviter ''une catastrophe'', avaient décidé, sur la base d'un bulletin météo spécial (BMS), de faire évacuer en urgence sur la rade d'Alger dans la nuit de mardi 15 navires accostés au niveau des postes exposés au ressac, avant l'arrivée de la tempête. Bilan de cette tempête: une pilotine emportée par une vague de 9 mètres et jetée sur la plage aux Sablettes, mort de deux marins et un troisième encore porté disparu. Un quatrième marin de nationalité ukrainienne a également perdu la vie en tentant de renforcer les amarres d'un porte-conteneurs battant pavillon Maltais. Le commandement des forces navales a déployé de son côté le remorqueur de sauvetage ''El Chadid'', trois vedettes de sauvetage, deux vedettes-patrouilles, deux hélicoptères ainsi qu'une équipe de plongeurs de la brigade d'intervention côtière. Une cellule de crise a été installée au niveau de la capitainerie du port d'Alger, alors que le bilan actuel des dégâts fait état de l'endommagement de quelques embarcations de pêche, et des véhicules stationnés sur la jetée ''Kheireddine'' par les grosses vagues.