Albert Ebossé aurait donc été assassiné. Voilà ce qui ressort du rapport que des avocats de la famille du joueur camerounais ont dévoilé lors d'une conférence de presse tenue au Cameroun. Le rapport en question émanerait des conclusions d'une autopsie effectuée dans ce pays par un médecin légiste local. Il y est fait état qu'Albert Ebossé «est décédé des suites d'une agression brutale avec polytraumatisme crânien». Cette thèse a été établie à la suite du constat «d'une série de cinq lésions assez patentes qui ne corroborent pas avec la thèse avancée dans un premier temps par les autorités algériennes qui laissaient croire que le joueur aurait été tué par un projectile lancé depuis les gradins». Il n'entre pas dans nos intentions de mettre en doute les compétences du médecin camerounais mais en s'exprimant de la sorte il s'en prend aux médecins algériens qui, les premiers, à l'hôpital de Tizi Ouzou, ont autopsié le corps sans vie d'Ebossé pour conclure que son décès était dû à un «traumatisme crânien causé par un objet contondant». Le médecin camerounais fait là le procès de ses confrères algériens qui, si on le suit bien, auraient caché la vérité. Aujourd'hui on se retrouve avec deux rapports d'autopsie mais dire que celui du Cameroun est le plus fiable relève de la pure spéculation. Un site web français, saisissant au bond cette révélation émanant du Cameroun, n'y est pas alllé par quatre chemins pour prétendre qu'Ebossé «aurait été victime d'un lynchage» dans le stade de Tizi Ouzou. On peut proposer une autre idée à ce site, celle qui consiste à dire que dans ce stade de Tizi Ouzou on avait érigé un échafaud sur lequel on avait amené Ebossé pour qu'il soit lapidé en public. Ce qui est désolant dans cette affaire c'est que cette information n'a subi aucun démenti de la part des personnes en charge de ce dossier en Algérie. On vient pourtant de mettre à mal la médecine et la justice algériennes. Cette dernière a affirmé qu'une enquête était en cours pour déterminer avec précision ce qui s'est vraiment passé le 23 août dernier au stade 1er-novembre de Tizi Ouzou. La moindre des convenances aurait été d'attendre les conclusions de cette enquête avant de se lancer dans des suppositions qui n'engagent que la parole d'un médecin légiste camerounais car de leur côté les médecins algériens ont parfaitement le droit de dire qu'ils ne se sont pas trompés dans leur étude du corps sans vie d'Albert Ebossé. Ceci dit, ce qui s'est passé le 23 août dernier au stade de Tizi Ouzou restera à jamais comme une tâche indélébile dans l'histoire du football algérien. Il est inadmissible qu'un joueur meure dans un stade. L'enquête doit aller le plus loin possible et tous ceux qui ont quelque chose à voir avec ce drame doivent en répondre devant les tribunaux, comme l'a déclaré le ministre algérien de la Justice, Tayeb Louh. Quant à ceux qui voudraient faire croire que l'Algérie est un pays où les agressions dans un stade sont monnaie courante, ils feraient bien de voir ce qui s'est passé récemment en Espagne, à Valence précisément, quand la star, Lionel Messi, a reçu en plein visage, des tribunes, une bouteille pleine d'eau, ou l'incident qui s'est passé ce dimanche à Gelsenkirchen, en Allemagne, où le coach de Schalke 04 a reçu sur le front, en plein match, un briquet lancé à partir des tribunes qui l'a mis complètement K.-O.