Un Franco-Marocain de 28 ans a été condamné à dix ans de prison ferme hier lors de l'ouverture de la deuxième session criminelle du tribunal criminel près la cour d'Alger. Plusieurs chefs d'inculpation ont été retenus contre lui, entre autres, appartenance à un groupe terroriste activant à l'étranger et préparant des opérations sur le territoire algérien. Le jeune homme de mère hollandaise, qui était sous le coup d'un mandat d'arrêt international, était étudiant à Montpellier, en fin de cursus technologique. Il était aussi accusé de soutien à groupe terroriste et d'aide logistique à des opérations criminelles. Il fut ainsi prouvé qu'en 2003, lorsque la guerre d'Irak éclata, il fut approché via internet par un Syrien, connu pour ses «talents» de recruteur de jeunes musulmans aspirant au «djihad», et auquel il fit un «don» d'un montant de 1000 euros. «Ce n'était qu'une donation motivée par l'injustice ressentie par mon client à l'égard de cette guerre. De plus, lors du paiement, effectué par le biais de la Western Union, il déclina son identité et présenta même le numéro de sa carte nationale et le matricule de son passeport», affirma l'avocat de la défense, ajoutant : «Cela prouve qu'il a effectué ce don sans dessein malhonnête.» Suite à ce virement, il fut étroitement surveillé par Interpol. Au mois de décembre 2005, il se rendit à Alger, envoyé en mission, selon toute vraisemblance. C'est là que l'accusé entra en contact téléphonique avec des terroristes notoires, activant dans la zone de Boumerdès, les renseignant sur les déplacements des services de sécurité. Lors de son arrestation, le lendemain de son arrivée dans la capitale, il était en possession d'un ordinateur portable, dans la mémoire duquel les enquêteurs trouvèrent des vidéos et autres documents «faisant l'apologie d'actes terroristes». De même, le «stratège» détenait une série de cartes géographiques de certaines régions algéro-marocaines, notamment un agrandissement des zones frontalières. Lors de l'audience, le Marocain, blond, propre et rasé de près, nia toutes ces accusations, plaidant son innocence. Pourtant, il ne cessa de reconnaître ses méfaits durant l'instruction judiciaire et l'enquête préliminaire. Le procureur général requit une peine de prison ferme de 18 ans. A l'issue des délibérations, le verdict tomba, en étonnant plus d'un : reconnu coupable à l'unanimité pour tous les chefs d'inculpation qui lui étaient reprochés, la présidente de la cour le condamna à une peine de réclusion criminelle ferme de dix ans, les trois années de prison qu'il vient de purger inclues.